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dimanche, 17 mai 2015

L’État islamique a-t-il perdu la tête?

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L’État islamique a-t-il perdu la tête?

La guerre qui se profile entre Irakiens et Syriens pour remplacer al-Baghdadi !

Source: L’Atlantico

Ex: http://www.noterror.eu

Le « Conseil de la Choura » de l’EI réfléchirait à nommer un chef temporaire pour remplacer Abou Bakr al-Baghdadi, qui aurait été très grièvement blessé lors d’une frappe américaine en mars dernier. Une guerre des chefs fait rage au sein de Daesh, et elle pourrait nuire au califat autoproclamé.

Selon des transfuges de Daesh, le « Conseil de la Choura » de l’État islamique réfléchirait à nommer un chef temporaire pour remplacer Abou Bakr al-Baghdadi, qui aurait été très grièvement blessé lors d’une frappe américaine en mars dernier. Comment l’Etat islamique s’organise-t-il dans ces conditions ? Est-il ralenti ?

Il faut rester prudent. Pour l’instant, aucune confirmation de la mise hors de combat d’Al-Bagdhadi n’est parvenue aux autorités ni aux médias. Nous sommes donc dans le domaine des rumeurs. Ce qui peut aller dans ce sens, c’est qu’aucune déclaration affirmant que le « calife » est bien opérationnel n’est venue contredire ces mêmes rumeurs. Sur le terrain, Daech piétine en Syrie depuis la bataille de Kobané mais grignote du terrain en Irak, particulièrement dans la province d’Al-Anbar. Il est donc impossible pour l’instant de tirer des leçons sur une absence éventuelle du « commandant suprême ».

Une poussée à l’international est aussi sensible, notamment dans le Sinaï, en Libye et en Tunisie. Il convient de rester très prudent dans les pronostics avancés.

Deux Irakiens et un Syrien seraient en concurrence pour ce poste, selon les mêmes sources. Peut-on s’attendre à une guerre des chefs ?

Le problème réside dans le fait qu’Al-Bagdhadi n’a pas désigné de successeur (comme l’a fait Al-Zawahiri au sein d’Al-Qaida en désignant de facto l »émir d’Al-Qaida dans la Péninsule Arabique -AQPA-). Il y a donc un certain nombre de prétendants. Il est probable qu’une guerre des candidatures aura lieu. Techniquement, c’est à la « choura » (le conseil consultatif fort de neuf membres) de désigner un successeur.

Qui est le plus susceptible de l’emporter dans ces luttes d’influence ?

Là aussi, rien n’est certain. Les Américains semblent placer Abd al-Rahman Mustafa al-Qaduli, un ancien professeur de physique irakien en bonne place : d’où la mise à prix de sa tête pour sept millions de dollars depuis quelques jours. Cet individu était jusqu’alors peu connu.

On parlait plutôt d’Abou Ali al-Anbari, un ancien major-général irakien responsable du front syrien de Daech ou d’Abou Muslim al-Turkmani, responsable du front irakien. Abou Luqman Ali Moussa al-Hawikh, le « gouverneur » de Raqqa, la « capitale » de l’État Islamique est aussi évoqué. Il peut en sortir d’autres de la besace.

Quelles peuvent en être les conséquences pour l’organisation ?

Certains chefs locaux risquent de vouloir retrouver leur indépendance.

Il ne faut pas penser que la situation est simple pour Daech qui fonctionne grâce à de multiples alliances conclues avec des tribus et d’anciens cadres du parti Baas irakien. Cette unité est volatile. Cela pourrait conduire à une dislocation du « noyau » de l’État Islamique établi à cheval sur l’est de la Syrie et l’ouest de l’Irak. Cela dit, rien ne dit que Daech est « touché au cœur ». Il faut attendre la suite.

Personnellement, je pense que si al-Baghdadi était mort, il y aurait eu une revendication proclamant qu’il avait rejoint les « martyrs de la cause ». Il est peut être que blessé comme le laisse prétendre la rumeur. Les affaires courantes sont alors réglées par la choura.

Viendra le moment où la nomination d’un remplaçant, même temporaire, sera rendue obligatoire car les activistes islamiques ont besoin d’un chef qui les guide et leur sert d’exemple. Attendons la suite.

http://www.atlantico.fr/decryptage/etat-islamique-t-perdu-tete-guerre-qui-se-profile-entre-irakiens-et-syriens-pour-remplacer-al-baghdadi-alain-rodier-2140400.html

jeudi, 30 avril 2015

« LE PRINTEMPS ARABE EST UN CONCEPT OCCIDENTAL »

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« LE PRINTEMPS ARABE EST UN CONCEPT OCCIDENTAL »

Entretien avec Michel Raimbaud*

Ex: http://metamag.fr
Mondafrique
Ancien ambassadeur français en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe, l’écrivain Michel Raimbaud, qui vient de publier "Tempête sur le Grand Moyen-Orient", revient dans un entretien passionnant sur le projet élaboré par les néoconservateurs américains et qui a déstabilisé le monde arabo-musulman... et l'Europe.

41LJf7j6I-L._SY344_BO1,204,203,200_.jpgAfrique Asie. Vous avez placé en épigraphe de votre livre cette citation de Voltaire : « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer. » De qui parlez-vous ?
Michel Raimbaud: Il suffit de voir autour de soi. La maxime s’applique à ce qu’on appelle le « pouvoir profond »… On ne peut pas critiquer certaines catégories de personnes et les sujets qui vont avec, dont ceux que je traite dans ce livre. Ce sont ces sujets sensibles.

Vous dites que l’expression « printemps arabe » n’est pas un concept arabe, mais occidental. Le nouveau président tunisien l’a confirmé. Est-ce cela qui explique ce qui s’est passé dans le monde arabe ?
La naissance de ce concept est le fait d’intellectuels et de journalistes français. Il se réfère aux printemps démocratiques, celui de 1848 qui a tenté de bousculer les vieilles monarchies européennes vermoulues, le printemps de Prague en 1968, Mai-68 en France… Cette assimilation historique est un peu hâtive. Sans compter qu’en Tunisie, le printemps du jasmin, c’était en hiver !

Vous n’avez pas de mots assez durs pour évoquer le printemps arabe : « Une appellation plutôt usurpée pour une saison sinistre n’ayant guère d’arabe, à part le nom, qu’une vague façade en carton-pâte derrière laquelle se tapissent un fanatisme islamiste de la pire espèce, des pompes à finances wahhabites inépuisables », etc.
Je le pense depuis le début. Tous les pays arabes ont été touchés sauf les monarchies. Le Bahreïn est une exception à cause de sa « minorité » chiite qui constitue plus de 70 % de la population. Au Yémen, on a découvert à l’occasion de la guerre civile qu’il existe une minorité chiite, les zaydites, représentant 40 % de la population. Il y a des chiites cachés en Turquie, il en existe aussi au Pakistan, entre 20 % et 25 % de la population.

Qu’entendez-vous par un Grand Moyen-Orient situé entre l’empire atlantique et l’Eurasie ? Peut-on encore parler, à propos de l’Otan, d’un empire ? Quant à l’Eurasie, elle est encore embryonnaire. N’est-ce pas une anticipation ?
Oui c’est une anticipation. L’expression du Grand Moyen-Orient elle-même est de George Bush. Ce n’est plus un Moyen-Orient dans la mesure où il va de la Méditerranée à la Chine centrale. L’Eurasie est en gestation, certes, mais le changement se produit sous nos yeux. Les Brics sont en formation, surtout son noyau euro-asiatique. Cet ensemble a de l’avenir.

Mais le Grand Moyen-Orient n’est-il pas une vue de l’esprit ? On a l’impression, plutôt, d’un monde éclaté…
C’est le monde arabo-musulman d’aujourd’hui qui est éclaté. L’expression Grand Moyen-Orient est concise et couvre une vaste région. L’empire Atlantique se place face au bloc euro-asiatique. Ces blocs existent déjà et le deuxième est en voie d’organisation. "Pour la Chine et la Russie, il n'y aura plus jamais de résolution de l'ONU du type de celle de la Libye en 2011"

Comment expliquer que le mal nommé « printemps » ait pu réveiller la guerre froide ? Et que la Russie et la Chine se soient liguées pour contrer ce projet ?
Cette opposition russo-chinoise est une grande première. Jusqu’en 1991, le monde est bipolaire avec, entre les deux blocs, une Chine qui trouble un peu le jeu. Au milieu se trouvent les pays non-alignés, terre de mission pour les deux camps. En 1991, à la chute de l’URSS, on a cru en l’avènement du monde multipolaire. Ce n’était pas vrai : ce que l’on a vu, c’est l’avènement du monde unipolaire, le monde américain. L’Occident va alors pouvoir gouverner au nom de la « communauté internationale », sans opposition, pendant vingt ans, jusqu’en 2011. Puis il va s’évanouir avec les crises de la Libye et de la Syrie. Tout capote avec ces pays, et nulle part ailleurs. Avant, les Russes et les Chinois étaient tétanisés, ils étaient dans une période d’attente, hésitaient entre coopération et confrontation. Les deux pays s’abstenaient sur le Darfour, ou sur d’autres résolutions de ce type. La Chine était surtout occupée à assurer son développement et à devenir la deuxième puissance mondiale. Puis, peu à peu, Poutine réalise qu’il n’y a pas de coopération possible. Le coup d’arrêt à ses hésitations, c’est la guerre de Géorgie. L’Occident va trop loin, surtout avec le bouclier antimissiles. La Chine va se joindre à la Russie lors de la guerre de Libye, le vrai point de rupture. Auparavant, les deux pays avaient été mis en condition pour accepter la résolution 1973, avec l’idée qu’il fallait protéger la population civile. C’est la mise en œuvre de cette résolution qui a fait déborder le vase. Ils se sont rendu compte qu’ils avaient été bernés, et qu’ils avaient fait une erreur en s’abstenant. Les bombardements commencent le lendemain de l’adoption de la résolution des Nations unies. L’Otan, qui n’y était mentionnée nulle part, entre en guerre, bombarde tout, démolit tout. En toute illégalité. Si on regarde le chapitre 7 de la charte des Nations unies, on constate que toutes les dispositions qui encadrent les interventions ont été violées. Y compris celles au prétexte humanitaire. Pour la Chine et la Russie, il n’y aura plus jamais de résolutions à la libyenne. Elles s’opposent six mois plus tard à la résolution sur la Syrie, apposant quatre fois leur veto. Je ne comprends pas que les Occidentaux n’aient pas compris que la Russie et la Chine ne rejoindraient plus jamais la fameuse communauté internationale pour ce genre d’aventures.

La Syrie est donc fondatrice de la nouvelle donne internationale…
C’est l’épicentre d’un conflit global qui dure depuis quatre ans. Si le gouvernement légal de la Syrie était tombé comme les autres auparavant, ou si le régime avait été renversé comme celui de Kadhafi, il y aurait eu d’autres printemps arabes. Mais la Syrie en a été le coup d’arrêt. Les Russes ne voulaient pas tant soutenir la Syrie, mais ils y ont trouvé un partenaire, un point d’ancrage solide. Avant l’Ukraine… Ils ont cultivé l’alliance et rameuté les Brics autour d’eux, à commencer par la Chine. Quatre vétos sur la Syrie : la Chine garde un profil discret, mais ferme. Impressionnant. Au summum de la crise sur les armes chimiques en Syrie, en 2013, il y avait certes les gesticulations russes et américaines, mais il y avait aussi des navires de guerre chinois au large des côtes syriennes. C’est une première et cela devrait faire réfléchir les Occidentaux. "Quand les Américains n'utilisent plus les mouvements terroristes, ils les bombardent".

Afrique, Asie, pourquoi l’Occident séculier soutient-il des mouvements islamistes qu’il combat chez lui ?
Par absence de logique. À ce propos, il faut distinguer les États-Unis et ses alliés au Conseil de sécurité, qui ont des traditions de grandes puissances, et les alliés privilégiés des États-Unis, mais qui n’ont pas les mêmes motivations. Globalement, les Américains sont ceux qui commandent et ont mis en œuvre une stratégie du chaos. Ils ont continué à soutenir les gens d’Al-Qaïda, dont ils sont les créateurs avec l’Arabie Saoudite et le Pakistan. Puis, quand ils n’en ont plus eu besoin, ils les ont laissé tomber en leur disant « débrouillez-vous ». Mais toute cette affaire s’est retournée contre eux avec les attentats du 11-Septembre. Les mouvements terroristes internationaux, comme ceux qui sévissent en Syrie et ailleurs dans le Moyen-Orient ou le monde musulman, sont des héritiers d’Al-Qaïda. Les États-Unis n’ont pas de raison de ne pas s’en servir, tout en sachant que ce n’est pas leur modèle social. Ils les utilisent puis, quand ils ne s’en servent plus, ils les bombardent. Je ne crois pas que les États-Unis aient une sympathie particulière pour les mouvements islamistes, ni pour les Arabes d’ailleurs – cela se saurait. Mais ils peuvent s’accommoder de tout. Leurs meilleurs alliés sont des gouvernements islamistes. Ils ont du mal à trouver des alliés progressistes : ils n’en ont jamais eu dans l’Histoire.
 
"Ce qui fait courir les occidentaux en Arabie: c'est le pétrole et ... les intérêts d'Israël".

Vous étiez en poste en Arabie Saoudite, où l’on vient d’assister à une scène de succession moyenâgeuse. Tous les chefs d’État occidentaux s’y sont rués pour prêter allégeance au nouveau roi d’Arabie. Qu’est-ce qui les fait vraiment courir, à part le brut ?
Le pétrole et les intérêts d’Israël. Dans tout le monde arabe, il existe un terreau favorable à la contestation, mais on n’a pas le droit d’y intervenir et de bombarder sous prétexte que les peuples sont menacés par des tyrans. D’autant qu’on se rend compte que ce type d’opération est menée pour changer le régime ou détruire le pays. Il est plus facile d’exploiter le pétrole avec des pays fragilisés. Le pétrole détourné d’Irak et de Syrie va notamment vers Israël, sans besoin d’oléoducs. Vendu en contrebande à 15 dollars le baril lorsque celui-ci était à 120 dollars, ce pétrole a rapporté des revenus conséquents : 5 milliards de dollars. Des sommes qu’on ne transporte pas dans des matelas ! Il faut des banques, des complices pour les mettre sur le marché. Les circuits parallèles fonctionnent.

Des documents secrets du Pentagone à propos de la Libye viennent de donner une autre explication à cette guerre. Hillary Clinton, conseillée par les Frères musulmans, aurait caché à Obama que Kadhafi était en négociation avec le Pentagone pour passer la main, et que l’histoire du génocide menaçant les habitants de Benghazi était inventée de toutes pièces. L’Occident joue-t-il contre son propre camp ? Il existe tellement de machinations qu’on finit par se prendre les pieds dans le tapis. Il y a toujours des histoires des services spéciaux, etc. Les renseignements sont pipés. Les services jouent un grand rôle là-dedans. Cela dit, Hillary Clinton n’est pas la finesse même sur la Libye, la façon dont elle rit à l’annonce de la mort de Kadhafi le prouve. Un ambassadeur américain a été tué de la même façon que lui pourtant.

Pourquoi la Syrie a-t-elle été jusqu’ici l’exception, et comment analyser l’émergence de l’État islamique ?
J’espère que la Syrie restera l’exception, du moins dans ce contexte-là. L’affaire est loin d’être terminée, mais il y a plusieurs raisons. Bachar al-Assad, quoi qu’on en dise, a une légitimité, il est populaire chez la majorité de ceux qui vivent en Syrie. Quels que soient les défauts de son régime, il est perçu dans le contexte actuel comme un rempart contre le démantèlement du pays. Il a des alliés chiites comme le Hezbollah, l’Iran, certainement une vieille alliance qui date du temps du shah. Il a un véritable partenariat avec la Russie : la Russie défend la Syrie, mais la Syrie défend aussi la Russie. Si la Syrie devait subir le sort des autres pays, la Russie le sentirait passer. Et son prestige international s’en ressentirait.

Quel est le jeu d’Israël?
Israël est derrière toutes les crises du monde arabe, toujours à l’affût. La sécession du Sud-Soudan est un triomphe de la diplomatie américaine et de la diplomatie israélienne. Il fallait transformer le Sud-Soudan en base israélienne, pour le complot contre ce qui reste du Soudan. Ils veulent affaiblissement de ce pays non pas parce qu’ils sont islamistes, mais parce qu’ils ont soutenu Saddam. Ils ne veulent pas la peau de Tourabi ou Al-Bachir, ils veulent couper le Soudan en morceaux. Ils ont réussi, et cela continue avec le Darfour. "Moubarak, puis les islamistes, puis Morsi, puis Sissi, ce n'est pas logique, c'est la logique du chaos".

Mais le nouvel État, le Soudan du Sud, n’est pas brillant…
Mais lequel des régimes nés des « printemps arabe » est-il brillant ? L’industrie de production de la démocratie américaine au nouveau Grand Moyen-Orient est un trompe-l’œil qui vient des années 1980-1990. Cela n’a rien à voir avec la démocratie et les droits de l’homme : cette stratégie sert à casser le monde arabo-musulman, comme cela est attesté dans de nombreux documents. Car les Américains font ce qu’ils disent, et disent ce qu’ils font.

Il y a un plan, ce n’est pas de la conspiration. Quels que soient les avatars pour soutenir tel ou tel camp, les options restent ouvertes. Au Bahreïn par exemple, ils soutiennent à la fois la rébellion, ce qui leur permet de dire qu’ils défendent les droits de l’homme et la démocratie, et la monarchie pro-saoudite sunnite. Et ils sont gagnants de toute façon. Ils ont fait la même chose au Yémen, et en Égypte, même chose : d’abord Moubarak, puis les islamistes, puis Morsi et maintenant Sissi. Ce n’est pas logique, c’est la logique du chaos. Et elle est bel et bien là.

Comment expliquer que le savoir-faire français sur le Moyen-Orient s’avère inopérant ? 
De Gaulle était un grand homme je pense. Il avait bien une politique arabe exemplaire, il a renversé le cours des relations franco-arabes après l’indépendance de l’Algérie et réussi à changer d’alliance après la guerre des Six-Jours. Après les néfastes conséquences de l’expédition de Suez, c’était un exploit. Une politique arabe a persisté dans une espèce de consensus politique en France. Puis, après le coup d’honneur sur l’Irak, en 2003, la France a commencé à rentrer dans le bercail occidental. Fini la récréation. Le bilan est désastreux. Elle a pourtant un savoir-faire et avait une grande tradition diplomatique. C’est un grand pays, pas dans le sens d’un pays braillard qui manigance à tout prix… Un grand pays au sens positif du terme. Son retrait peut peut-être changer, mais je ne vois pas venir le changement maintenant.

"La France soutient à la fois les terroristes modérés et les djihadistes démocratiques"
François Hollande continue de dire que l’État islamique et le régime de Bachar, c’est blanc bonnet et bonnet blanc, deux ennemis à combattre…Depuis quatre ans, on continue de dire le pire sur Bachar, qu’il va tomber d’une minute à l’autre… En réalité, ce sont les Américains qui peuvent changer d’avis et sont en train de le faire. Les alliés privilégiés de la France sont le Qatar, la Turquie et l’Arabie Saoudite. On a vu défiler les six monarques du Golfe à Paris, nos alliés. On soutient à la fois les terroristes modérés et les djihadistes démocratiques. C’est une position difficilement tenable, de la haute acrobatie. Les Américains, eux ne l’ont pas fait en même temps : d’abord alliés d’Al-Qaïda, puis leurs ennemis. Ils changent d’avis sans se gêner(...)

L’État islamique est-il une création indirecte de l’Occident ?
Il est le résultat de l’invasion américaine de l’Irak. On peut dire cela à tous les coups. Les Américains ont cassé toutes les institutions irakiennes (armée, police, gouvernement, parti baath, etc.) et facilité la prise de pouvoir par les chiites et des Kurdes au détriment des sunnites. Quand les officiers baathistes ont été mis en prison où séjournaient déjà les islamistes, les deux groupes ont fait connaissance. La prison a été le centre d’étude et de fusion entre des gens qui ne se seraient pas rencontrés autrement – comme cela arrive ailleurs (...)

L’Occident semble préférer le chaos aux États souverainistes…
C’est ce qui apparaît. Le chaos, c’est le but des néoconservateurs qui ont une vieille théorie : il fallait maîtriser toute la zone qui ceinturait le monde communiste soviétique et chinois, et d’autre part sécuriser les intérêts occidentaux. Les Américains se sont aperçus que cette zone était entièrement constituée de pays musulmans. C’est la ceinture verte musulmane, ce qui est devenu le Grand Moyen-Orient de Bush, gonflé au fil des pulsions américaines. Il y avait deux catégories de pays dans cette zone : les États forts, comme l’Iran du shah, ou la Turquie entrée dans l’Otan, peut être aussi l’Irak, des régimes amis de l’Occident. Et les autres qu’il fallait affaiblir, où il fallait provoquer des changements de régime, renverser les pouvoirs en place. Puis des États ont viré de bord, comme l’Iran avec la révolution islamique. Quand la configuration est défavorable, on essaie de changer le régime, et si on n’y arrive pas, on casse l’État – en particulier les armées du monde arabe –, on ruine le pays. Cette stratégie figure dans beaucoup de documents américains ou israéliens. Ça s’est produit avec les armées égyptienne, irakienne, syrienne et sans doute algérienne.

Mais le chaos est contagieux et peut toucher les monarchies du Golfe. Celles-ci seraient-elles les grandes perdantes face à l’axe chiite ?
Dans l’esprit de certains dirigeants américains, c’est ce qui va arriver. Un ancien directeur de la CIA a dit qu’il fallait s’occuper des pays comme la Syrie et l’Égypte, déstabiliser huit pays… L’idée, c’est de leur « préparer » un islam qui leur convienne et d’aider les musulmans à accéder au pouvoir. Quand ces pays auront bien été déstabilisés, alors on pourra s’occuper de l’Arabie Saoudite. Le pacte de Quincy signé en 1945 a été renouvelé en 2005 pour soixante ans, mais il ne durera pas. Les États-Unis n’ont pas aidé le shah à se maintenir au pouvoir. Il n’était plus fréquentable, il a été renversé. Résultat, l’ayatollah Khomeiny a aussitôt pris le pouvoir, et l’Iran est devenu un des ennemis publics numéro un de l’Amérique. Jusqu’en 1979, ce pays était pourtant l’allié stratégique, y compris l’allié nucléaire. Il existait une vraie coopération entre l’Iran et les États-Unis dans ce domaine, avec un traité, des laboratoires, etc.

La question nucléaire a été mise à l’ordre du jour en 2002. Après que l’Iran eut le temps de s’occuper de l’Irak… Avant on n’en parlait pas. Puis les Européens, avec des Américains qui en arrière-plan soutenaient la démarche, se sont benoîtement rappelé du traité de non-prolifération… "En France, on a tendance à saucissonner. Or le rapport entre la crise syrienne et la crise ukrainienne est évident".

On est au cœur d’une nouvelle guerre froide avec l’Ukraine. Jusqu’où ce conflit va-t-il reconfigurer le nouvel ordre mondial en gestation ? Quels sont les effets sur le Grand Moyen-Orient ?
En France, on fait rarement un lien entre les différents problèmes, on a tendance à les saucissonner. Cela empêche une compréhension de la situation. J’ai peu entendu les gens établir un rapport entre la crise syrienne et la crise ukrainienne. Pourtant, il est évident. Il n’y aurait pas eu de relance de la crise ukrainienne s’il n’y avait pas eu la crise syrienne. Autrement dit, si la Russie avait laissé tomber Bachar, il n’y aurait pas eu une crise ukrainienne à ce niveau de gravité. On s’en serait accommodés. On a fait la surenchère surtout pour enquiquiner la Russie.

Sans la crise ukrainienne, les Brics auraient-ils pris la même importance sur la scène internationale ?
Sans la crise syrienne il faut dire. Car la crise ukrainienne est un développement de la guerre en Syrie. La guerre d’Ukraine s’inscrit dans le grand mouvement qui a déclenché les printemps arabes. En même temps qu’on essaie de contrôler des pays arabes musulmans et d’étendre petit à petit la zone de crise, on tente de casser ce qu’était l’URSS, réduite à la Russie. On veut contrôler la zone d’influence russe et la réduire au strict minimum. La Yougoslavie, en tant que pays communiste indépendant, était la partie la plus exposée; elle sera dépecée. Pour permettre l’intégration de toute l’Allemagne réunifiée dans l’Otan, le chancelier Kohl et Bush avaient promis à Gorbatchev que l’élargissement de l’Otan s’arrêtait là. Gorbatchev a reconnu avoir été berné. Cela a sonné la fin de la stabilité internationale. Le pacte de Varsovie a vécu, d’anciens États adhèrent à l’Union européenne et passent à l’Otan. Avec l’entrée des pays baltes dans cette organisation, la Russie est encerclée. Mais c’est la Géorgie qui a été la ligne rouge, puis l’Ukraine. La Géorgie a été le symbole du tournant de Poutine, qui avait au début décidé de collaborer avec les Occidentaux.

Quel est l’avenir du projet du Grand Moyen-Orient ?
Le projet démocratique certainement, même si, à mon avis, il n’y aura pas de démocratie, ni de printemps arabes. Le projet de domination reste, même s’il ne va pas forcément se réaliser. L’enjeu est toujours là pour les Américains. La ceinture verte est toujours utile pour encercler le postcommunisme. Même si la Chine est un régime aménagé, il est prudent de le « contenir » en quelque sorte. Les Occidentaux parlent toujours d’une opposition modérée en Syrie, je ne sais pas où ils la voient, mais c’est leur discours. Ils arment une opposition qui est en fait celle des djihadistes… L’alliance qui s’est forgée progressivement entre la Turquie, l’Arabie Saoudite et les Occidentaux, notamment États-Unis, France, Angleterre, alliance de circonstance s’il en est, résiste encore.

La Syrie peut-elle reprendre son autorité sur l’ensemble du territoire ?
Si on la laisse faire, je pense que oui. Le discours sur la démocratie est de moins en moins crédible. On n’a pas à intervenir dans les pays, même pas en Arabie Saoudite qui doit évoluer toute seule.

Pourquoi l’Arabie Saoudite exporte-t-elle son idéologie?
Elle exporte son idéologie pour éviter d’être attaquée à son tour. Mais celui qui a une vision universaliste, c’est le leader turc Erdogan. Les projets qu’il concoctait avant le printemps arabe étaient différents. Il était proche de la Syrie et de la Libye. Maintenant, il est le soutien des Frères musulmans. Il reçoit les visiteurs étrangers dans le palais du Sultan avec une garde d’honneur de de vingt-huit soldats qui représentent vingt-huit provinces ottomanes. Ce gouvernement islamiste turc est nostalgique de l'Empire perdu.

* Michel Raimbaud est l'auteur de "Tempête sur le Grand Moyen-Orient", Éditions Ellipses, 576 p., 24 euros.
 

TVL : Michel Raimbaud démonte le mythe des printemps arabes

 

mardi, 28 avril 2015

PROCHE ET MOYEN-ORIENT. Incohérences occidentales…

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PROCHE ET MOYEN-ORIENT: Incohérences occidentales…

Richard Labévière
Journaliste, Rédacteur en chef  du magazine en ligne : prochetmoyen-orient.ch

Barack Obama vient de renouer avec deux des ennemis historiques de l’Amérique : Cuba et l’Iran. Pour le premier, son inscription sur la liste des Etats soutenant le terrorisme prêtait plutôt à sourire. Assurément, Cuba ne représentait plus une menace stratégique pour les Etats-Unis depuis la fin des années 80. Néanmoins, les administrations américaines successives entretenaient pieusement ce vestige de la Guerre froide en raison du poids électoral - non négligeable - des Cubains de Miami. Et si un accord intermédiaire vient d’être signé avec l’Iran, nous sommes loin d’une normalisation stabilisée. Annoncée pour la fin juin - et même si elle se concrétise -, celle-ci ne traitera pas pour autant l’épicentre de l’arc de crises proche et moyen-oriental, à savoir le conflit israélo-palestinien. Par conséquent, les postures de la Maison blanche suffisent-elles à produire une politique étrangère ?

A tout le moins, peut-on parler d’une doctrine Obama ? « Nous faisons des ouvertures, mais nous préservons toutes nos capacités », répondait dernièrement le président des Etats-Unis. Merci Monsieur de la Palice… on ne saurait mieux dire. Pour l’éditorialiste du Wall Street Journal Daniel Henninger, la doctrine Obama, « c’est parler doucement et porter un grand bâton sans la moindre intention de l’utiliser ». Mais encore ?

Depuis son fameux discours du Caire sur l’Islam[1] - destiné à tourner la page des attentats du 11 septembre 2001 et à améliorer les relations américaines avec les musulmans -, on ne peut pas dire que les résultats soient vraiment au rendez-vous. Benyamin Netanyahou est toujours au pouvoir. Il continue résolument à violer l’ensemble des résolutions des Nations unies sans être sanctionné en raison, notamment de la protection inconditionnelle de Washington. Il persiste à occuper militairement les territoires palestiniens, à construire des colonies illégales, à refuser l’idée même d’un Etat palestinien… en faisant un bras d’honneur à l’ensemble de la « communauté internationale »… Brillant !

Mais c’est au sujet de la crise yéménite que Barack Obama est le plus surprenant. Après avoir renoncé à une nouvelle guerre contre la Syrie, en signifiant, plus ou moins clairement, que les Etats-Unis ne devaient plus engager d’opérations militaires lourdes aux Proche et Moyen-Orient, le voilà cautionnant une armada saoudienne qui bombarde le pays de l’Arabie heureuse au petit bonheur la chance… Cette opération est d’autant plus absurde que ses conséquences - désastreuses pour la population civile -, favorisent in fine Al-Qaïda dans la péninsule arabique et d’autres factions salafo-jihadistes fortement implantées dans le sud du pays…

Dans ce contexte d’initiatives contradictoires et d’absence certaine de leadership au Moyen-Orient, la dernière avancée américaine la plus intéressante concerne, certainement la guerre civile syrienne : après la déclaration salutaire de l’envoyé spécial des Nations unies Staffa de Mistura - estimant que Bachar al-Assad fait partie de la solution ! -, la Maison Blanche s’est ralliée à ce constat réaliste pour enfin reconnaître qu’il faudrait reparler - tôt ou tard -, avec les autorités syriennes légales. Si, en juillet 2011, Barack Obama faisait chorus avec Messieurs Sarkozy et Cameron pour dire « Bachar dégage ! », il admet aujourd’hui que les choses ne sont pas si simples. La contagion régionale de la crise syro-irakienne nécessite une réelle prise en compte de la légitimité du gouvernement de Damas, tant pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale du pays, que pour la protection des minorités alaouites, chrétiennes, kurdes et druzes… parties intégrantes d’un Etat-nation qui, justement, n’a pas envie de connaître le sort désastreux de l’Irak post-intervention anglo-américaine.

Malheureusement, son homologue français - obsédé à l’idée de remplacer l’Oncle Sam en Arabie saoudite -, n’est pas sur la même longueur d’onde. Dans le même temps, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius reconnaît armer la rébellion syrienne qui égorge les Chrétiens alors que son ambassadeur auprès des Nations unies à New York pousse un projet de résolution afin de protéger ces mêmes Chrétiens ! Comprenne qui pourra…

L’écrivain diplomate Jean-Christophe Rufin disait dernièrement : « à partir du moment où l’on a mis des humanitaires au ministère des Affaires étrangères et où l’on a fixé la morale comme critère unique de la diplomatie, on est entré dans une série d’actions profondément déstabilisatrices. C’est une pensée très américaine de chercher ainsi à catégoriser les gens entre gentils et méchants, c’est une vision morale du monde. Nous, dans notre tradition européenne, on analyse les forces, on prend en compte l’histoire, la géographie et les peuples. Kadhafi est un méchant, donc on l’enlève. Mais après, il se passe quoi ? Il est temps que les politiques et les diplomates respectent de nouveaux critères, plus réalistes, et non plus la seule morale humanitaire ». Bravo l’artiste !    

Richard Labévière, 24 avril 2015

[1] Prononcé le 4 juin 2009 à l’université du Caire.

jeudi, 23 avril 2015

Le fanatisme religieux est un élément essentiel du soutien étasunien à Israël

Le fanatisme religieux est un élément essentiel du soutien étasunien à Israël

Auteur : Glenn Greenwald
Traduction Dominique Muselet
Ex: http://zejournal.mobi

Un nouveau sondage de Bloomberg Politics parvient à des résultats qui, quand on y pense, sont pour le moins étonnants.

En ce qui concerne les relations entre Israël et les Etats-Unis, à laquelle de ces propositions adhérez-vous :

- Israël est un allié mais nous devrions poursuivre nos intérêts quand ils divergent de ceux d’Israël : 47%

- Israël est un important allié, la seule démocratie de la région, et nous devrions le soutenir même si nos intérêts divergent : 45%

- Je ne sais pas : 8%

Près de la moitié de tous les Américains veulent soutenir Israël, même si les intérêts de ce pays divergent des intérêts de leur propre pays. Seule une minorité d’Américains (47 %) disent que leur pays doit poursuivre ses propres intérêts plutôt que de soutenir Israël quand il faut faire un choix entre les deux. C’est le reniement complet du Discours d’adieu de George Washington de 1796 dans lequel il soulignait qu’"il était absolument capital de ne pas se laisser aller à la haine invétérée et irréductible contre certaines nations et à la passion amoureuse pour d’autres ... La nation qui s’habitue à détester ou à aimer une autre nation en devient forcément plus ou moins l’esclave".

Il est inimaginable qu’une grande partie des Etasuniens veuille soutenir un pays étranger, quel qu’il soit, même lorsque cela est contraire aux intérêts étasuniens. Seul Israël suscite ce degré de ferveur et d’abnégation chez les Etasuniens. Cela vaut donc la peine de se demander d’où vient cette bizarrerie de l’opinion publique étasunienne.

La réponse devrait nous mettre tous mal à l’aise : c’est le fanatisme religieux. Les médias étasuniens adorent se moquer du fait que des nations ennemies, surtout les nations musulmanes, soient menées par des forces religieuses extrémistes, mais c’est précisément ce facteur qui explique en grande partie le fervent soutien de la population américaine à Israël. En donnant les résultats de son sondage, Bloomberg a fait la remarque suivante :

La religion semble jouer un rôle important dans ces chiffres. Les chrétiens sont plus nombreux que l’ensemble des sondés, 58% contre 35%, à soutenir Israël même contre l’intérêt des Etats-Unis. Les Etasuniens sans appartenance religieuse ont été les moins prêts à le faire, à 26%.

La principale raison pour laquelle les chrétiens évangéliques des États-Unis sont si dévoués à Israël est simple : leur doctrine religieuse radicale leur enseigne que c’est Dieu qui l’exige. En 2004, Pat Robertson a prononcé un discours intitulé "Pourquoi les chrétiens évangélistes soutiennent-ils Israël ?" dans lequel il a dit : "Les chrétiens évangélistes soutiennent Israël parce que nous croyons que les paroles de Moïse et des anciens prophètes d’Israël ont été inspirées par Dieu," et "nous pensons que la création d’un état juif sur la terre promise par Dieu à Abraham, Isaac et Jacob a été ordonnée par Dieu." Il a ajouté que "le peuple élu de Dieu" – les Juifs - avaient un devoir envers Dieu, celui de lutter contre les "vandales musulmans", afin qu’Israël reste uni entre leurs mains :

Si le peuple élu de Dieu laissait ses sites les plus sacrés, tomber aux mains d’Allah – si les vandales musulmans se rendaient maîtres des tombeaux de Rachel, de Joseph, des patriarches, des anciens prophètes – s’ils croyaient que leur droit à la Terre Sainte vient uniquement de Lord Balfour d’Angleterre et de la volage ONU plutôt que des promesses du Dieu tout-puissant alors dans ce cas, l’Islam aura gagné la partie. Dans le monde musulman se répandrait le message qu’"Allah est plus grand que l’Eternel" et que les promesses de l’Eternel aux Juifs n’ont aucune valeur.

C’est cet épouvantable discours extrémiste religieux au sujet d’Israël qu’on entend encore et encore dans les plus grandes églises évangélistes d’Amérique. La très populaire secte "dispensationaliste"* repose sur la croyance dogmatique qu’un Israël unifié aux mains des Juifs est la condition préalable à l’Armageddon ou à l’Enlèvement et à la Seconde venue de Jésus : une croyance partagée non par des milliers, mais par des millions d’Américains. Comme l’évangéliste Robert Nicholson le dit dans un essai nuancé et réfléchi de 2013 portant sur les différences doctrinales qu’on trouve dans ce groupe : "Les évangélistes croient que Dieu a choisi le peuple bibliques d’Israël comme instrument de la rédemption de l’humanité, un agent terrestre à travers lequel il accomplirait son grand plan pour l’histoire." Comme, le célèbre et influent, John Hagee, l’a dit en termes simples : "Nous soutenons Israël parce que toutes les autres nations ont été créées par l’action des hommes, mais Israël a été créé par un acte de Dieu !".

Il va sans dire que la croyance religieuse joue également un rôle dans le soutien à Israël des juifs américains. En effet, les néocons font fréquemment le lien entre la judéité américaine et le soutien à Israël en faisant valoir qu’un bon Juif Américain ne devrait pas être Démocrate parce que ce parti ne soutient pas suffisamment Israël (ce qui ne les empêche pas d’accuser "d’antisémitisme" les critiques d’Israël qui font état du même lien que celui qu’ils exploitent eux-mêmes). Comme le montre un sondage Pew de 2013 :

La plupart des Juifs américains ressentent au moins un certain attachement affectif pour Israël, et beaucoup se sont rendus dans l’état juif. Quatre sur dix croient qu’Israël a été donné au peuple juif par Dieu, une croyance que partagent environ huit sur dix juifs orthodoxes.

L’extrémisme religieux juif est directement lié au soutien à Israël, comme l’a noté The Forward : "De tous les Juifs, ce sont les Juifs orthodoxes qui soutiennent le plus l’AIPAC". Le New York Times a récemment parlé du lien entre l’activisme juif et le soutien à Israël : "Les Républicains ... sont plus inconditionnellement pro-israélien que jamais" en partie à cause "d’une forte augmentation des dons en leur faveur" de la part de ce que J. Street appelle un "petit groupe de très riches juifs américains", comme Sheldon Adelson.

Mais les Juifs ne forment que 1,4% de la population américaine, ce qui limite encore ce phénomène. (En revanche, 82% des Américains se disent chrétiens et "37 % de tous les chrétiens se disent nés de l’Esprit-Saint ou évangélistes"). De plus, les Juifs américains ont longtemps été divisés sur le poids à donner à Israël dans leur vision politique et il y a une érosion de ce soutien chez les jeunes Juifs américains, en particulier. De fait, les chrétiens évangéliques sont beaucoup plus fermes dans leur soutien à Israël que les Juifs américains, comme le dit Bloomberg : "Pour de nombreux Démocrates, même ceux qui sont juifs, la question n’a pas la même importance." Le soutien d’origine religieuse des évangélistes - et l’alliance cynique entre les deux factions religieuses - est crucial pour le maintien de ce soutien.

Il est important de ne pas trop simplifier le rôle joué par le fanatisme religieux. Il y a, bien sûr, d’autres facteurs qui expliquent ce bizarre soutien américain à Israël même au détriment de leur propre pays. Le profond rejet des musulmans qui a suivi le 11 septembre a été habilement exploité pour générer ce soutien. On répète aux Etasuniens depuis des dizaines d’années qu’Israël est une “démocratie” - une affirmation de plus en plus difficile à soutenir - et donc un allié politique naturel. Les Américains ont tendance à ne pas remettre en question ni même à débattre des raisons politiques qui sous-tendent le soutien bipartite, et le dévouement sans faille à Israël est depuis des années,la prise de position bipartite par excellence. Et, comme David Mizner l’a récemment expliqué dans Jacobin, Israël est depuis longtemps un "état-client" qui permet au gouvernement américain de déployer par procuration sa volonté de puissance au Moyen-Orient.

Mais on ne peut nier que l’extrémisme religieux joue un rôle très important dans l’attitude des Américains envers Israël. Compte tenu de son importance, c’est un phénomène remarquablement peu discuté pour la bonne raison que les personnalités médiatiques étasuniennes trouvent très agréable d’accuser calomnieusement d’autres pays d’être animés par le fanatisme religieux, tout en ignorant le fait que leur propre pays l’est tout autant. Le fait que le journaliste politique de NPR, Domenico Montanaro, soit choqué de ce que le soutien à Israël ait engendré le soutien passionné de la foule lorsque Ted Cruz a annoncé sa candidature à la présidentielle à Liberty University donne la mesure du peu de place que cette question occupe dans le débat public.

Comme Dave Weigel se l’est demandé, après avoir vu ce tweet, comment quelqu’un dont le métier est de couvrir la politique peut-il trouver cela surprenant ? C’est parce que ce phénomène est très rarement discuté. C’est amusant, facile et auto-satisfaisant de croire que les pays que nous n’aimons pas sont la proie d’un fanatisme religieux qui dicte leur politique étrangère. C’est beaucoup moins amusant et moins réconfortant de penser à nous-mêmes de cette façon. Mais il ne fait aucun doute que l’extrémisme religieux prévaut en Amérique, et que le soutien général et bizarrement inconditionnel à Israël a pour origine principale une doctrine religieuse extrémiste sur la volonté de Dieu.


- Source : Glenn Greenwald-Traduction Dominique Muselet

mardi, 31 mars 2015

Israel’s Future Vision of the Middle East

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Israel’s Future Vision of the Middle East

Wayne MADSEN 

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
Beginning in 1982 with the «Yinon Plan», a proposed Israeli future for a Middle East based on a series of failed Arab states divided into warring smaller fiefdoms, and maturing in the 1990s with Binyamin Netanyahu’s commissioned policy paper called «A Clean Break,» which foresaw scrapping the entire peace process with the Palestinians, Netanyahu enters his fourth term as prime minister in command of an Israel that has scrapped a Palestinian state and which has provided assistance to the Salafist/Saudi axis in support of the Islamic State, Al Qaeda, and other radical jihadist groups. Today, as a result of Israeli right-wing/Saudi/Gulf Wahhabist collusion, Iraq, Syria, Libya, and Yemen are failed states and the Middle East is becoming increasingly «balkanized».

In December 2014, a Shin Bet intelligence report revealed that during the first few months of 2015 the disintegration of Iraq, Syria, Yemen, and Libya into warring factions would accelerate. That prediction has materialized. The Israeli report also saw Egypt, Saudi Arabia, and Turkey becoming more autocratic states. That, also, has come about, especially in Saudi Arabia where the new king, Salman, has started to reverse some of the minor reforms instituted by his late predecessor, Abdullah.

remapped300_khavare_miane_new.jpgThe Israelis predicted that Syrian president Bashar al-Assad would rule over what the Israelis called "Little Syria," withy effective control of only 20 to 30 percent of the country. The Israelis saw the remainder of Syria in the hands of jihadist groups like the Islamic State and Jabhat al-Nusra, with smaller cantons in the hands of Syrian Kurds and non-jihadist Sunni tribes, all of which would be fighting each other, as well as against the Assad government. The report supported Israel enhancing its position in the Golan Heights. In fact, Israel has done much more than that. The Jewish state has actively supported logistically and with weapons and intelligence Syrian and foreign jihadists, including Jabhat al-Nusra and the Islamic State forces that have militarily engaged Assad’s forces and Lebanese Hezbollah near the Golan Heights, which remains in Israeli hands without any threat to Israel’s interests in the region from the Islamic State.

The Islamic State/Jabhat al-Nusra unholy alliance with Israel comes as a bitter pill for the Palestinians of the West Bank and Gaza who have never been able to count on the support of the duplicitous Saudis and Gulf Arabs when it comes to the overall strategic and sectarian interests of the Saudis and Persian Gulf sheikhdoms. Riyadh, Doha, and Abu Dhabi place greater value on their unsigned pact with Israel against Shi’a Iran, Alawite Syria, and Hezbollah-controlled southern Lebanon than in any commitment to the Palestinian cause of self-determination. This abandonment of the Palestinians by the Wahhabist Muslims was always a foregone conclusion since the pampered Saudis and their Gulf friends have historically harbored a deep-seated jealousy of the better-educated and more resourceful people of Palestine.

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The Shin Bet report also saw Libya being divided into three states – Cyrenaica in the east, Tripolitania in the west, and Fezzan in the Saharan south. Cyrenaica is dominated by local jihadists who have pledged their loyalty to the Islamic State and showed their commitment to the Islamic State’s self-declared caliph, Abu Bakr al-Baghdadi, by beheading 21 Egyptian Coptic oil workers who were taken prisoner.

Yemen and Iraq are the scenes of bloody civil wars between proxy forces loyal to the Saudis and the Iranians. In Iraq, the Islamic State swept into control of large portions of the north and west of the country, committing genocide against Kurds, Yazidis, Shi’as, resistant Sunnis, Christian Assyrians and Chaldeans, and Turkmen while destroying their religious and historical shrines. The United States has, under Central Intelligence Agency pro-Saudi director John O. Brennan, never displayed a more inconsistent policy in the Middle East. Washington’s role is duplicitous in Iraq and Syria, where it, like Israel, supports groups allied with the Islamic State with weapons while, very much in opposition to Israeli and Saudi goals, militarily supports Iranian counter-offensives near Tikrit and Syrian operations against the jihadists in eastern Syria.

It is also noteworthy that the Islamic State, which is now active near Jordan’s Ma’an region and in the Sinai Peninsula, where the Ansar Bait al-Maqdis group, a group allied with the Islamic State, has targeted Egyptian security personnel, has not made any moves against Israel, which has a significant presence in both Jordan and Sinai.

Israel is more interested in supporting any group, including Sunni jihadists who have beheaded Americans, Britons, Japanese, and others, against Shi’a Iran, Syria, Lebanese Hezbollah, and the Houthis in Yemen. Hamas in Gaza, like the Fatah government of the Palestininian Authority in Ramallah in the West Bank, feels betrayed by the Saudis, Qataris, and other Wahhabist nations. For that reason, Iran began providing covert military aid to Hamas in the West Bank. It is clear that the Islamic State would take the beheading swords to both Hamas and Fatah Palestinians if they were ever to take over in Gaza or Palestinian sectors of the West Bank. Covertly, the Israelis relish in such a prospect.

The Saudis claim nine other nations, including Egypt, Morocco, Pakistan, the Gulf states, and Sudan, have joined its military campaign in Yemen against the Shi’a Houthis. The Saudis have called their assault in Yemen Operation DECISIVE STORM, which sounds much like America’s Operation DESERT STORM against Saddam Hussein in 1991. The Houthis, backed by Iran and Lebanese Hezbollah, succeeded in driving out the pro-Saudi and pro-U.S. Yemeni government from Sana’a, Taiz, and Aden. Behind Saudi Arabia’s DECISIVE STORM is the hidden hand of Israel, which has made no secret of its military and intelligence alliance with the Saudis against Iranian influence in the Middle East. One country that has rejected any role in Saudi aggression in the region is Oman, which has served as a diplomatic bridge between the West and Iran and between Sunnis and Shi’as. Oman also has an interest in countering Saudi jihadist expansion in the former independent nation of South Yemen, which has always adhered to a secular profile against Saudi-financed radicalization in the Hadhramaut, the South Yemeni region that borders Oman.

 

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Houthi leaders said their interest in driving into South Yemen was to root out Islamic State and Al Qaeda elements and that they had no desire to remain in control. Indeed, there is some indication that the Houthis agreed to allow South Yemen to have its independence restored. But that was not in the interest of the Saudis, who worked behind the scenes with Zionists in the U.S. State Department to create a six-region federation of Yemen, one that saw the rights of the Houthis diminished. It was this Feierstein Plan, named after Gerald Feierstein, the former Jewish-American ambassador to Yemen, which triggered the Houthi rebellion in the first place. Feierstein wanted to diminish the role of the Houthis and the Southern Yemeni independence Hirak movement in his plan for a federal Yemen because he saw both groups as proxies for Iran. Yemen’s disintegration is a direct result of the actions of a dupe for Israel who also happened to control the U.S. embassy in Sana’a. The Omanis know this is the case and so do the Iranians. In fact, Houthi leaders have correctly ascertained that the Islamic State and Al Qaeda were formed as the result of a conspiracy hatched by Israel, Saudi Arabia, and Brennan’s CIA. 

Brennan recently told Fox News that the Islamic State was on the run in Syria and Iraq. Not only is Brennan’s contention patently false – and Brennan knows it is because he tacitly supports Saudi, Israeli, and Qatari assistance to Sunni jihadists in both countries – but the Islamic State has expanded its operations into Tunisia from Libya, as witnessed by the recent attack on tourists in Tunis, and Nigeria, as shown by the fealty sworn to the Islamic State by the Boko Haram jihadists. Boko Haram’s operations have also spread into Niger, Chad, and Cameroon. Brennan has every reason to soft peddle the Saudi/Israeli/Gulf Arab alliance that supports the most radical elements of Sunni Wahhabist Islam. Brennan’s support for the Yinon Plan, Clean Break, and Saudi Arabia’s DECISIVE STORM stems from his taking his marching orders from Jerusalem, Riyadh, and Doha.

lundi, 30 mars 2015

Des Syriens demandent réparation à Fabius!

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Des Syriens demandent réparation à Fabius!

Source: Le Figaro

Des Syriens, dont des proches ont été victimes de rebelles, ont demandé mercredi au tribunal administratif de Paris une réparation symbolique d’un euro, « pour les fautes personnelles commises par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, dans ses fonctions ». Sept civils syriens, cinq hommes et deux femmes, qui se présentent comme des proches de victimes de violences commises par les rebelles luttant contre le régime de Bachar al-Assad, sont à l’origine de cette procédure.

Laurent Fabius s’est montré en pointe dans le dossier syrien, au côté de la rébellion à qui la France a livré des armes, et il est visé pour plusieurs déclarations publiques. Le chef de la diplomatie avait ainsi estimé, en août 2012, que « Bachar el-Assad ne mériterait pas d’être sur terre » et, en décembre 2012, que »le Front al-Nosra fait du bon boulot », alors même que cette organisation djihadiste syrienne venait d’être classée terroriste par les États-Unis.

L’un des plaignants, Nawar Darwich, affirme que le village près de Lattaquié, dans lequel il s’était réfugié avec sa famille pour fuir des attentats ayant visé son quartier à Damas, avait été envahi à l’aube du 4 août 2013 par des « bandes armées appartenant aux groupes criminels » du groupe al-Nosra et de l’Armée syrienne libre qui ont massacré une quinzaine de membres de sa famille, dont ses parents et quatre de ses frères et sœurs.

Le rapporteur public a demandé le rejet de la demande des plaignants, estimant que la justice administrative était incompétente à l’égard des « actes de gouvernement ».

Le tribunal administratif a mis l’affaire en délibéré sous quinze jours. Les plaignants avaient déjà déposé une plainte contre Laurent Fabius devant la Cour de justice de la République, habilitée à juger les infractions des membres du gouvernement pendant leurs fonctions, mais la justice avait classé la procédure en janvier dernier.

Source: http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/12/10/97001-20141210FILWWW00263-des-syriens-demandent-reparation-a-fabius.php

mardi, 24 mars 2015

L’héritage calamiteux de la guerre d’Irak

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Entretien avec la géopolitologue et diplomate autrichienne Dr. Karin Kneissl :

L’héritage calamiteux de la guerre d’Irak

Sur la lutte contre l’EIIL, sur les questions énergétiques, sur le rôle des Etats-Unis, sur le clivage chiites/sunnites dans la région

Propos recueillis par Bernhard Tomaschitz

BT : Les Etats-Unis et la Turquie veulent soutenir les rebelles dits « modérés » de Syrie dans le combat qu’ils entendent mener contre l’EIIL. Est-ce à vos yeux la bonne stratégie à suivre ?

KK : Aucunement. Pendant les quatre années que dure déjà cette guerre, nous avons maintes fois vu que les armes, destinées à l’Armée Syrienne Libre (ASL) se retrouvaient plus tard entre les mains du groupe Al-Nousra. Celui-ci est un rival de l’EIIL, mais on peut le classer dans la même catégorie idéologique. Or, justement, en ce qui concerne la Turquie, nous avons beaucoup d’indices tendant à prouver que la Turquie, si elle n’agit pas directement, ferme souvent les yeux quand du matériel de guerre quitte son territoire pour être livré dans les régions septentrionales de la Syrie à des groupes islamistes. La Turquie joue ici avec des cartes truquées, si bien que la coopération entre Ankara et Washington apparait comme hautement contestable : comment faut-il armer les opposants syriens ? Quels matériels faut-il leur livrer ?

BT : Quels buts recherche la Turquie quand elle pratique une politique très ambigüe à l’endroit de l’EIIL ?

KK : Dès le départ, c’est-à-dire dès le printemps de l’année 2011, la Turquie poursuit l’objectif d’affaiblir et de renverser le régime alaouite d’Assad. Erdogan, qui était à l’époque premier ministre et non pas encore président, imaginait qu’il pouvait exercer une influence sur Assad. Cela s’est avéré une illusion : Erdogan a alors changé de stratégie, il s’est mis à soutenir les forces sunnites et à poursuivre des intérêts proprement turcs dans le conflit syrien. Erdogan s’est lourdement trompé, bon nombre de ses projets ne se sont pas réalisés ; aujourd’hui, il est coincé : les Pechmergas kurdes et le PKK se sont engouffrés dans la brèche et ont pris une position déterminante dans le vide de pouvoir qui s’est instauré entre la Turquie et la Syrie.

BT : La Turquie ne court-elle pas le risque que ces forces, qui reçoivent du soutien aujourd’hui, se retournent contre elle dans le futur ?

 KK : C’est myopie politique de croire qu'il faille à tout prix soutenir l’ennemi de mes ennemis, comme le préconise une stratégie militaire de l’Inde antique, car cet ennemi de mon ennemi pourra un jour se retourner contre la main qui l’a nourri autrefois.  Je pense que les milieux dirigeants et gouvernementaux turcs sont considérablement gênés aujourd’hui à cause du nouveau problème kurde, mais si, parmi les Kurdes, nous trouvons un vaste faisceau d’idéologies différentes, permettant éventuellement une marge de manœuvre. Les Pechmergas ne peuvent pas être classés dans la même catégorie que le PKK et poursuivent d’ailleurs d’autres objectifs politiques.

Syria_Obama-400x259.jpgBT : Pourquoi, à votre avis, les Etats-Unis sont-ils aussi obnubilés par l’idée de renverser Assad ?

KK : Sur le plan diplomatique, ce fut, de leur part, une décision inintelligente. Je me souviens encore qu’Hillary Clinton, alors ministre des affaires étrangères, avait exigé de son homologue russe Lavrov, de laisser tomber Assad. Lavrov avait réagi en affirmant que « ce n’était pas là la manière par laquelle fonctionnait la diplomatie russe qui, elle, respectait les traités conclus ». Il s’agissait surtout, à l’époque, de traités réglant des livraisons militaires. Les Etats-Unis défendaient un autre point de vue : ils estimaient qu’eux avaient laissé tomber leurs principaux alliés, dont Hosni Moubarak en Egypte, et qu’ils avaient ainsi permis les printemps arabes de 2011 auxquels ils avaient donné une impulsion décisive. En contrepartie, ils attendaient donc des Russes un geste similaire. Mais ceux-ci se seraient alors placés dans une position intenable.

Lorsqu’un attentat de grande envergure a eu lieu le 18 juillet 2012 contre le quartier général des forces de sécurité syriennes, plusieurs parents d’Assad ont trouvé la mort et les Etats-Unis ont cru que, pour le régime syrien, c’était le commencement de la fin. Les choses ne se sont pas passées ainsi : l’armée ne s’est pas disloquée, Bechar el-Assad n’a pas jeté le gant. Dans les hautes sphères du pouvoir syrien et dans les services secrets, la plupart des décideurs ont pris le parti de coopérer avec Assad. Le point de vue russe et aussi, partiellement, celui de l’Iran, s’est imposé. Les Américains ont donc dû se montrer un peu plus pragmatiques, d’autant plus qu’ils s’étaient déjà passablement embrouillés dans les affaires syriennes, notamment en invoquant des « lignes rouges » à propos de l’usage d’armes chimiques ou en exigeant au minimum le départ d’Assad.

BT : Peut-on avancer l’hypothèse que les Américains veulent toujours réaliser le vœu de Georges W. Bush, c’est-à-dire d’imposer un « ordre nouveau » au Proche Orient ?

KK : Quand on évoquait le « Greater Middle East », l’ancien ministre américain des affaires étrangères, Colin Powell, disait textuellement, en 2002 : « We have to reshape the map » (« Nous devons redessiner la carte »). Or les Français et les Britanniques l’avaient déjà fait immédiatement après la première guerre mondiale, entraînant des catastrophes pour toutes les populations de la région. Pourtant le monde était moins compliqué, il y a cent ans, que maintenant. Aujourd’hui, redessiner la carte de manière aussi systématique serait tout bonnement impossible.

BT : Alors on peut dire que les Etats-Unis font face à un dilemme…

KK : Oui, ils sont pris dans un véritable dilemme, parce qu’ils cherchent depuis longtemps à se désengager et à quitter la région. Jusqu’il y a deux ans, on disait à Washington : « ils ne nous aiment pas et nous n’avons pas besoin d’eux ». Dire que les autochtones du Proche et du Moyen Orient n’aimaient pas les Américain était un simple constat suite à l’occupation de l’Irak ; dire que l’Amérique n’avait pas besoin de ces autochtones était une déduction dérivée de la politique énergétique nouvelle qui misait sur le « Fracking », soit l’exploitation du gaz de  schiste sur le territoire même des Etats-Unis. Or la donne a changé depuis lors : avec le prix très bas du pétrole, le « fracking » ne s’avère plus aussi rentable que ne le laissaient imaginer les calculs d’il y a deux ans. Par ailleurs,  les décideurs politiques américains ont pris conscience du fait que quoi qu’il arrive au Proche Orient, le résultat aura d’importantes conséquences stratégiques sur le long terme ; d’où les Etats-Unis ne peuvent pas se désengager. Ces décideurs américains savent désormais qu’ils récoltent les fruits de la guerre menée en Irak et que celle-ci a provoqué la radicalisation en cours aujourd’hui.

BT :  En Irak, c’est dans les régions peuplées de Kurdes que l’on trouve les plus grandes réserves de pétrole ; ensuite, devant les côtes de la Syrie, il y a des réserves de gaz assez considérables. Par ailleurs, on envisage également d’acheminer du gaz naturel par gazoducs du Qatar jusqu’au littoral méditerranéen de la Syrie ou de transporter du gaz liquide, au départ des ports syriens, vers l’Europe. Quelle est l’importance des questions énergétiques dans ce conflit ?

kurdish_oil_fields.gifKK : Elles ont une importance cruciale. Les énormes gisements de pétrole dans le Kurdistan irakien sont la principale pomme de discorde entre le gouvernement régional des Kurdes et le gouvernement de Bagdad. En novembre, ces deux gouvernements irakiens se sont enfin entendus pour une exploitation conjointe, ce qui s’explique partiellement par la menace que fait peser l’EIIL. Quant aux gisements de gaz du bassin oriental de la Méditerranée, ils ont fait éclore les conflits entre Israël, la Turquie, la Syrie et le Liban. Les Libanais comptent nettement sur la participation des Qataris pour exploiter ces gisements mais ils ont tardé à accorder des concessions et à nommer les champs d’exploitation. Ces problèmes sont actuellement discutés au Parlement libanais. Cette problématique du gaz naturel peut à terme constituer un casus belli dans le triangle Liban/Israël/Turquie, mais aussi générer des nouvelles coopérations. L’avenir nous le dira. Mais nous pouvons d’ores et déjà constater que l’Egypte se rapproche d’Israël dans la question du gaz naturel. L’Egypte pourrait mettre ses terminaux à disposition pour liquéfier le gaz israélien. Il y a quelques mois le ministre égyptien de l’énergie avait déclaré qu’il pouvait parfaitement envisager d’importer du gaz israélien.

BT : Dans les conflits qui secouent la Syrie et l’Irak, l’Arabie Saoudite et l’Iran jouent tous deux leur part. Quel rôle joue en réalité la rivalité entre Saoudiens et Iraniens donc entre Sunnites et Chiites ?

KK : Cette rivalité joue de fait un rôle essentiel. Dans les médias arabes, l’ennemi est stigmatisé et déclaré « infidèle ». Ce conflit remonte au VIIème siècle et a commencé immédiatement après la mort du Prophète Mohammed et a été réactivé il y a une trentaine d’années, surtout en Irak mais aussi, de manière analogue, en Syrie, où le gouvernement d’Assad dominé par les Alaouites se heurtent aux sunnites qui composent la majorité de la population. On retrouve ce clivage au Liban entre, d’une part, le Hizbollah, chiite, et, d’autre part, les fractions sunnites de la population. Nous avons affaire à des conflits par personnes interposées que l’on peut comparer, sans toutefois oublier le contexte proprement proche-oriental, à notre guerre de Trente Ans au 17ème siècle. Nous avons connu en Europe aussi des guerres de religion du même ordre, entre protestants et catholiques, derrière lesquelles se profilait un conflit opposant une noblesse devenue protestante au pouvoir de la Maison des Habsbourg.  Dans le monde musulman d’aujourd’hui, nous observons de nombreux conflits entre Chiites et Sunnites, en Irak, au Liban, en Syrie mais aussi plus loin, au Yémen par exemple, où une milice chiite contrôle la capitale Sanaa. Le choc entre les deux formes d’islam se repère également en Arabie Saoudite même. Dans ce pays, qui abrite les lieux saints de l’islam, quelque 10% de la population sont chiites. Ces derniers temps, ces chiites saoudiens ont subi une forte répression. Ils habitent des régions du nord-est du pays, à proximité de la frontière irakienne. Ils y forment la majorité de la population dans ces régions riches en gisements pétrolifères.

 

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BT : Comment les Saoudiens perçoivent-ils les négociations en cours sur le programme nucléaire iranien ?

KK : La rivalité qui oppose l’Iran à l’Arabie Saoudite, deux puissances qui se considèrent comme hégémoniques dans la région, explique aussi l’immense suspicion qui tenaille les Saoudiens quand ils s’aperçoivent qu’Iraniens et Américains négocient. Il n’y a pas que les Israéliens qui crient au loup : en effet, pour les Saoudiens, ces négociations laissent supposer un rapprochement entre Washington et Téhéran et une nouvelle politique de compromis. Bien sûr, beaucoup d’événements peuvent encore se produire d’ici la fin des négociations mais tous noteront toutefois que l’on travaille assidûment à leur dernière tranche (prévue pour le 31 mars, date où l’on espère une issue définitive, pas à pas, conduisant à la levée des sanctions ; note BT). Cette échéance imminente jette un vent de panique en Israël, qu’illustre fort bien le dernier voyage de Netanyahou, début mars à Washington. Pas seulement en Israël, aussi en Arabie Saoudite.

yemenççç.jpgBT : Le Yémen deviendra-t-il un nouvel « Etat failli », un de plus, qui sera un havre pour les terroristes islamistes ?

KK : Les nouvelles ne nous parlent que trop rarement du Yémen, alors qu’il est stratégiquement très important ; pourtant, ces dernières semaines, plusieurs ambassades ont fermé les unes après les autres : Américains, Britanniques, Français ont tous quitté le pays parce qu’il n’est plus sûr. Ce qui est dramatique, c’est que personne ne sait au juste ce qui se passe au Yémen, alors qu’il pourrait devenir une zone de repli supplémentaire pour des extrémistes de toutes sortes, ce qu’il était déjà pour Al-Qaeda ; dans l’avenir, il pourrait abriter des formes encore plus extrêmes de terrorisme. Mais à ce risque-là, bien réel, s’ajoute encore celui de voir la situation yéménite se répercuter sur l’ensemble de la péninsule arabique. Il ne faut pas négliger cette éventualité : les tribus du sud de l’Arabie sont sans doute les plus importantes de la péninsule et la famille des Saouds, qui a donné son nom à l’Arabie Saoudite, est toujours potentiellement la rivale d’autres tribus, en dépit du fait qu’elle exerce le pouvoir. Si les fidélités des tribus subissent une mutation et quoi qu’il arrive au Yémen, cela aura des répercutions sur l’Arabie Saoudite.

(entretien paru dans « zur Zeit », n°10/2015, Vienne ; http://www.zurzeit.at). 

lundi, 23 mars 2015

Les secrets de l'avalanche de milliards de dollars sur l'Égypte

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Les secrets de l'avalanche de milliards de dollars sur l'Égypte

Auteur : Nasser Kandil
Ex: http://zejournal.mobi

Du 13 au 15 mars courant s'est tenue à Charm el-Cheikh « la Conférence sur l'avenir de l'Égypte ». Quatre pays du Golfe ont promis des investissements et une aide de 12,5 milliards de dollars, et le Caire aurait signé des contrats d'investissements directs d'un montant de 36,2 milliards. Plusieurs ministres occidentaux ont fait le déplacement, dont le chef de la diplomatie américaine John Kerry.

Certains analystes se sont demandé quel était le but de ce soutien financier, éminemment politique, des Pays du Golfe et de l'Occident, notamment des États-Unis. Éviter le rapprochement entre l'Égypte et la Syrie dans leur lutte commune contre le terrorisme et les Frères Musulmans ? Éloigner l'Égypte de la Russie ? Empêcher l'Égypte de jouer son rôle historique dans la région du Moyen-Orient et le Monde arabe ?

Pour M. Nasser Kandil, sans nier toutes ces hypothèses qui pourraient paraître contradictoires, ce qui s'est passé en Égypte est en relation directe avec ce qui se passe actuellement au Yémen [NdT].

Comprendre les raisons de l'avalanche de ces milliards de dollars sur l'Égypte exige que nous envisagions les deux dimensions de cet événement :

- La relation de cette manne consentie à l'Égypte par les Pays du Golfe avec les problèmes auxquels ils font face au Yémen [depuis la prise de Sanaa par la rébellion houthiste le 21 septembre 2014, NdT].
- Le pourquoi du soutien occidental sans lequel les Pays du Golfe n'auraient pas pu placer leur argent pour redresser la situation politique et financière de l'Égypte.

En réalité, nous sommes devant une équation bi-factorielle égypto-yéménite, à la fois, géographique, démographique et économique. Car, si le Yémen est au cœur des pays arabes du Golfe, l'Égypte est au cœur des pays arabes d'Afrique, avec entre les deux la Mer rouge.

Par conséquent, lorsque nous parlons des Pays du Golfe, nous ne pouvons que tenir compte du Yémen. La preuve en est que l'Arabie saoudite, qui ne semblait se préoccuper que de la Syrie et du Liban, n'a plus d'yeux que pour ce qui se passe au Yémen. Les Saoudiens se sont battus avec tous leurs moyens financiers et relationnels pour que leur capitale, Riyad, soit le siège du dialogue entre les yéménites. Ils ont échoué.

Dès lors, comment faire alors qu'ils ne disposent pas de la force militaire nécessaire pour imposer leurs exigences comme, par exemple, la reconnaissance de Mansour al-Hadi [Le président yéménite démissionnaire qui a subordonné la poursuite des négociations nationales inter-yéménites au transfert du siège des pourparlers de Sanaa vers le Conseil de Coopération du Golfe Persique à Riyad, NdT] ou la qualification d'Aden en tant que capitale yéménite ? Comment faire face aux forces des Houtis rendues à leur frontière avec des incursions au-delà?

D'où le pari sur l'Égypte. Le président égyptien, Mohammad al-Sissi, n'a-t-il pas déclaré, au quotidien Al-chark, que la sécurité du Golfe faisait partie de la sécurité de l'Égypte ? Alors, payons ce qu'il faudra pour que les Égyptiens dépêchent leurs forces au Yémen et nous aident à imposer notre domination.

Mais voilà que les Égyptiens se comportent comme les Turcs. Les Saoudiens ont bien tenté de les réconcilier dans l'espoir de les pousser à coopérer au Yémen. Mais la réponse évidente du Turc fut : « Quand nous serons prêts à intervenir militairement quelque part, nous irons en Syrie ». Et la réponse, tout aussi évidente, de l'Égyptien fut : « Quand nous serons prêts à intervenir militairement quelque part, nous irons en Libye ».

Ne restait plus qu'à leur proposer d'assurer une sorte de « siège maritime » du Yémen par une alliance « locale » turco-égypto-saoudienne. Pourquoi ? Parce qu'il faut absolument étrangler Sanaa et empêcher les Houtis d'en faire la capitale du Yémen, alors que l'Arabie saoudite en a décidé autrement et a invité les États à transférer leurs ambassades à Aden. Une telle pression sur les régions acquises aux révolutionnaires est censée les amener à négocier une solution à Riyad et non entre yéménites, ce qui lui permettrait de les empêcher de consolider leur relation avec l'Iran.

C'était sans compter sur la colère du peuple égyptien suite à l'exécution de vingt-et-un de leurs compatriotes par Daech [EIIL, ISIS ou État islamique], en Libye ; colère qui a imposé aux autorités égyptiennes d'envisager une riposte militaire [5] et de pousser le Conseil de sécurité à mandater une intervention internationale spéciale contre le terrorisme en Libye, appuyées en cela par la France [6], l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Ceci, alors que l'Égypte avait refusé d'intégrer la Coalition internationale décidée par les États-Unis suite à l'invasion de Mossoul, faute d'avoir obtenu que la guerre contre le terrorisme inclut la lutte contre les Frères Musulmans.

Mais quelle ne fut la surprise du ministre égyptien des Affaires étrangères, une fois rendu à l'ONU [Conseil de sécutité du 18 février 2015, NdT], de constater que le Qatar s'opposait à qualifier la demande égyptienne de « demande formulée par les États arabes » et que, vérification faite, l'Arabie saoudite soutenait le Qatar !

Ici, la décision a été dictée par l'administration américaine, et cette décision est liée au Yémen : « Laissez agir les Frères Musulmans. Qui d'autres vous restent-ils pour défendre vos intérêts au Yémen ? ». Par conséquent, l'Arabie saoudite mise devant le fait de choisir entre la volonté de l'Égypte et les Frères Musulmans, qui l'aideraient à rétablir l'équilibre des forces escompté au Yémen, a choisi ces derniers.

D'où la déclaration du ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud Al-Faisal, se résumant à dire : « Nous n'avons aucun litige avec les Frères Musulmans ». D'où le rétablissement des relations entre l'Arabie saoudite et le Qatar. D'où la volte-face des Saoudiens contre l'Égypte et en faveur du Qatar.

Ainsi, et nous devons l'admettre, l'Égypte a été maîtrisée par le refus de sa demande d'une intervention internationale spéciale en Libye, l'administration US lui ayant fait savoir que la solution devra être politique. Laquelle solution passe par les Frères Musulmans et la recherche d'un accord entre l'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar.

Le régime égyptien s'est donc incliné en dépit du soutien de la Russie prête à coopérer, la coalition contre le terrorisme en Libye n'a pas eu lieu, mais instruction a été donnée aux Pays du Golfe d'ouvrir les tiroirs-caisses pour distraire le peuple égyptien par la manne financière à venir. Et les voilà tous rendus à Charm el-Cheikh pour claironner des chiffres de 10, 18, puis 30 milliards de dollars, qui pourraient atteindre les 100 milliards si l'année prochaine il s'avérait que les investissements étaient profitables.

Alors qu'en réalité, il s'agit essentiellement de projets et de prêts dont les intérêts iront aux nantis, et de placements bancaires destinés à éviter l'écroulement de la monnaie égyptienne ; ce qui ne modifiera pas grand-chose du revenu réel des citoyens égyptiens écrasés par la pauvreté.

Partant de là, nous pouvons donc répondre aux questions suivantes :

- L'équation yéménite penchera-t-elle en faveur de l'Arabie saoudite ? NON.
- L'équation libyenne penchera-t-elle en faveur de l'Égypte ? NON.
- L'Égypte, acceptera-t-elle de s'aventurer dans une guerre contre le Yémen ? NON.
- La Turquie, acceptera-t-elle de s'aventurer dans une guerre contre le Yémen ? NON.
- L'Arabie saoudite, se trouvera-t-elle obligée d'accepter de revenir au dialogue inter-yéménite qui devrait déboucher sur un Conseil présidentiel, avec les Houtis comme interlocuteurs de poids ? OUI.
- Le gouvernement égyptien se trouvera-t-il obligé à une confrontation, car si les Frères Musulmans arrivaient au pouvoir en Libye, même au sein d'un gouvernement d'union nationale [actuellement, deux gouvernements et deux assemblées législatives, NdT], ils se renforceront en Égypte ? OUI.

Autrement dit, la situation évolue dans un sens qui ne sert pas les intérêts de ceux qui se sont embarqués dans le sillage des USA, que ce soit du côté saoudien ou du côté égyptien.

Ceci, alors que le destin de l'Égypte est de s'associer avec la Syrie dans la guerre contre Daech, Jabhat al-Nosra et les Frères Musulmans, et que le destin de l'Arabie saoudite est de reconnaître humblement que les Houtis sont désormais un facteur obligatoirement déterminant dans les négociations, ainsi que dans le dialogue inter-yéménite, et que leur relation avec l'Iran, au cas où elle se concrétise, ne peut les affecter en tant que force patriote yéménite capable d'apaiser les tensions, non l'inverse.

Note : Monsieur Nasser Kandil est libanais, ancien député, Directeur de TopNews-nasser-kandil, et Rédacteur en chef du quotidien libanais Al-Binaa.


- Source : Nasser Kandil

samedi, 21 mars 2015

Le dogmatisme démocratique: l’erreur fatale des Occidentaux

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SYRIE : L’AVEU AMÉRICAIN
Le dogmatisme démocratique: l’erreur fatale des Occidentaux

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
 
Le djihadisme qui veut nous détruire, nous l’avons créé, les Américains l'ont financé. Nous avons partout voulu tuer le mauvais cochon. On commence à peine à le comprendre et encore pas tout le monde. L'extraordinaire revirement américain sur le régime Assad est tout de même un sacré aveu.

Assad résiste et son régime avec lui. On pensait qu’il allait être emporté en quelques mois par un printemps démocratique syrien  puis par une rébellion armée de gentils sunnites voulaient en finir avec la dictature de la minorité chiite des Alaouites. Son armée, dirigée par les cadres de la minorité religieuse au pouvoir, a tenu bon. Petit à petit la rébellion a changé de visage et a été confisquée par les djihadistes sunnites.

C’était tout de même prévisible, l’ennemi syrien de Damas, combattu par les Américains, était en fait le même que celui imposé par les Américains à Bagdad. Le pouvoir chiite irakien a donc réussi à déclencher une révolte sunnite armée devenue une insurrection islamiste.

Notre incohérence est telle que le succès des djihadistes irakiens, destructeurs des cultures passées et génocidaires de chrétiens a été rendue possible par l’apport décisif de l'infrastructure de l'armée baasiste, c’est à dire nationaliste et laïque de Saddam Hussein. La cohérence est du côté de la Russie et de l'Iran, surtout de l'Iran qui, en Irak comme en Syrie, appuyé sur le terrain par le hezbollah libanais, soutient l’arc chiite qui résiste au djihadisme sunnite.

La réalité géopolitique s’impose petit à petit à l'utopie idéologique. C’est  ce qui inquiète tant les monarchies du golfe qui financent, contre les chiites, les égorgeurs sectaires de l’EI. Car c’est l' Iran, allié d'Assad, qui a la clé de la victoire sur le terrain, au sol, et certainement pas nos bombardements de bonne conscience. Les américains, principaux responsables sauf en Libye de ce chaos devenu une guerre mondiale religieuse ou en tout cas une guerre menée au monde par une secte se référant à une religion, commencent peut-être à comprendre.

Les Etats-Unis devront négocier avec le président syrien Bachar el-Assad pour mettre fin au conflit qui vient d'entrer dans sa cinquième année, a reconnu le secrétaire d'Etat américain John Kerry. « Au final, il faudra négocier. Nous avons toujours été pour les négociations dans le cadre du processus (de paix) de Genève I », a déclaré Kerry dans une interview diffusée sur la chaîne CBS .Washington travaille pour « relancer » les efforts visant à trouver une solution politique au conflit, a dit le chef de la diplomatie américaine. Les Etats-Unis avaient participé à l'organisation de pourparlers entre l'opposition syrienne et des émissaires de Damas à Genève au début de l'année dernière. Ce processus de Genève prévoit une transition politique négociée. Mais les deux cycles de négociations n'avaient produit aucun résultat et la guerre s'est poursuivie.

Depuis le début du conflit en mars 2011, plus de 215.000 personnes ont été tuées et la moitié de la population déplacée. Les Etats-Unis, a poursuivi le secrétaire d'Etat, « continuent certes à pilonner le groupe Etat islamique, qui s'est emparé de larges pans de territoire en Irak et en Syrie, mais leur objectif reste de mettre fin au conflit en Syrie. Les Etats-Unis ne veulent pas d'un effondrement du gouvernement et des institutions en Syrie qui laisserait le champ libre aux extrémistes islamistes, dont le groupe Etat islamique (EI) ».

« Aucun d'entre nous, Russie, Etats-Unis, coalition [contre l'EI], Etats de la région, ne veut un effondrement du gouvernement et des institutions politiques à Damas », a déclaré  John Brennan, directeur de la CIA, à New York devant le centre de réflexion Council on Foreign Relations. Des « éléments extrémistes », dont l'EI et d'anciens militants d'Al-Qaïda, sont « en phase ascendante » dans certaines régions de Syrie, a soutenu M. Brennan. Interrogé sur une potentielle coopération entre Washington et Téhéran en Irak, M. Brennan a suggéré que les deux pays collaboraient indirectement contre un ennemi commun, l'EI. « Il y a un alignement de certains intérêts entre nous et l'Iran » en ce qui concerne la lutte contre l'EI en Irak, a-t-il affirmé.

On commence a comprendre qui est l’ennemi principal. Enfin… On… pas encore vraiment les Anglais et encore moins les Français qui continuent à sauter sur place en scandant, d’exécutions d’otages en attentats? de destructions en épurations, « démocratie – démocratie – démocratie » 

mardi, 17 mars 2015

The ISIS-US Empire – Their Unholy Alliance Fully Exposed

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The ISIS-US Empire – Their Unholy Alliance Fully Exposed

Let’s be perfectly clear. The United States is not actually at war with ISIS. As Global Research director, economist and author Michel Chossudovsky plainly points out recently, Obama is simply waging “a fake war” against the Islamic State forces, putting on another propaganda show for mainstream media to keep his flock of American sheeple asleep in echo-chambered darkness. With a mere cursory review of recent historical events, one can readily realize that virtually everything Big Government tells us is happening in the world, you can bet is a boldface lie.

For over three and a half decades the US has been funding mostly Saudi stooges to do its dirty bidding in proxy wars around the world, beginning in Afghanistan in the 1980’s to fight the Soviets with the mujahedeen-turned al Qaeda that later would mutate into ISIS. Reagan and Bush senior gave Osama bin Laden his first terrorist gig. Our mercenary “Islamic extremists” for-hire were then on the CIA payroll employed in the Balkans during the 1990’s to kill fellow Moslem Serbs in Kosovo and Bosnia. For a long time now Washington’s been relying on the royal Saudi family as its chief headhunters supplying the United States with as needed terrorists on demand in order to wage its geopolitics chessboard game of global hegemony, otherwise known by the central banking cabal as global “Theft-R-Us.”

The Bush crime family were in bed with the bin Ladens long before 9/11 when that very morning George H W Bush on behalf of his Carlyle Group was wining and dining together with Osama’s brother at the posh DC Ritz Carlton while 19 box cutting Saudi stooges were acting as the neocon’s hired guns allegedly committing the greatest atrocity ever perpetrated on US soil in the history of this nation. And in the 9/11 immediate aftermath while only birds were flying the not-so-friendly skies above America, there was but one exception and that was the Air Force escort given the bin Ladens flying safely back home to their “Terrorists-R-Us” mecca called Saudi Arabia. On 9/11 the Zionist Israeli Mossad, Saudi intelligence and the Bush-Cheney neocons were busily pulling the trigger murdering near 3000 Americans in cold blood as the most deadly, most heinous crime in US history. If you’re awake enough to recognize this ugly truth as cold hard fact, then it’s certainly not a stretch to see the truth behind this latest US created hoax called ISIS.

Renowned investigative journalist and author Seymour Hersh astutely saw the writing on the wall way back in 2006 (emphasis added):

 To undermine Iran, which is predominantly Shiite, the Bush Administration has decided, in effect, to reconfigure its priorities in the Middle East. In Lebanon, the Administration has cooperated with Saudi Arabia’s government, which is Sunni, in clandestine operations that are intended to weaken Hezbollah, the Shiite organization that is backed by Iran. The U.S. has also taken part in clandestine operations aimed at Iran and its ally Syria. A by-product of these activities has been the bolstering of Sunni extremist groups that espouse a militant vision of Islam and are hostile to America and sympathetic to Al Qaeda.

The US Empire along with its international partner-in-crime Israel has allowed and encouraged Saudi Arabia, Qatar and the United Arab Emirates to be the primary financiers of al Qaeda turned ISIS. Even Vice President Joe Biden last year said the same. If Empire wanted to truly destroy the entire Islamic extremist movement in the Middle East it could have applied its global superpower pressure on its allied Gulf State nations to stop funding the ISIS jihadists. But that has never happened for the simple reason that Israel, those same Arab allies and the United States want a convenient “bad guy” enemy in the Middle East and North Africa, hiding the fact that al Qaeda-ISIS for decades has been its mercenary ally on the ground in more recent years in the Golan Heights, Libya, Iraq and Syria.

As recently as a month ago it was reported that an Islamic State operative claimed that funding for ISIS had been funneled through the US. Of course another “staunch” US-NATO ally Turkey has historically allowed its territory to be a safe staging ground as well as a training area for ISIS. It additionally allows jihadist leaders to move freely in and out of Syria through Turkey. Along with Israel and all of US Empire’s Moslem nation states as our strategic friends in the Middle East, together they have been arming, financing and training al Qaeda/ISIS to do its double bidding, fighting enemies like Gaddafi in Libya and Assad in Syria while also posing as global terrorist boogie men threatening the security of the entire world. Again, Washington cannot continue to double speak its lies from both sides of its mouth and then expect to continue having it both ways and expect the world to still be buying it.

A breaking story that’s creating an even larger crack in the wall of the US false narrative is the revelation that Iraqi counterterrorism forces just arrested four US-Israeli military advisors assisting (i.e., aiding and abetting) the ISIS enemy, three of whom hold duel citizenships from both Israel and America. This latest piece of evidence arrives on the heels of a Sputnik article from a couple weeks ago quoting American historian Webster Tarpley saying that “the United States created the Islamic State and uses jihadists as its secret army to destabilize the Middle East.” The historian also supported claims that the ISIS has in large part been financed by the Saudi royal family. Interviewed on Press TV the critic of US foreign policy asked why NATO ally Turkey bordering both Iraq and Syria where the Islamic State jihadists continue to terrorize, why can’t Turkey simply use its larger, vastly superior army to go in and defeat the much smaller ISIS, especially if the US and NATO were serious about destroying their alleged enemy. Again, if ISIS is the enemy, why did the US recently launch an air strike on Assad’s forces that were in process of defeating ISIS? The reason is all too obvious, the bombing was meant to afflict damage to stop Assad’s forces from beating back ISIS that the US is clearly protecting.

Finally, Tarpley reaffirmed what many others have been saying that chicken hawk Senator John McCain is actual buddies with ISIS kingpin Abu Bakr al-Baghdadi. Of course photos abound of his frequent “secret” meetings with ISIS leadership illegally conducted inside Syria. This confirmed fact provides yet one more obvious link between the high powered criminal operative posing as US senator and the so called enemy of the “free world” ISIS.

Recall that iconic photo from June last year of American supplied trucks traveling unimpeded in the ISIS convoy kicking up dust in the Iraqi desert fresh from the Syrian battlefields heading south towards Baghdad. It was no accident that they were equipped with an enormous fleet of brand new Toyota trucks and armed with rockets, artillery and Stinger missiles all furnished by US Empire. Nor was it an accident that the Iraqi Army simply did an about face and ran, with orders undoubtedly coming from somewhere high above in the American Empire. The Islamic State forces were allowed to seize possession of 2500 armored troop carriers, over 1000 Humvees and several dozen US battlefield tanks all paid for by US tax dollars. This entire spectacle was permitted as ISIS without any resistance then took control of Mosul the second largest city in Iraq including a half billion dollars robbing a bank. Throughout this process, it was definitely no accident that the United States allowed the Islamic State forces to invade Iraq as with advanced US airpower it could have within a couple hours easily carpet bombed and totally eliminated ISIS since the Islamic State possessed no anti-aircraft weapons. And even now with the hi-tech wizardry of satellites, lasers, nanotechnology and advanced cyber-warfare, the US and allied intelligence has the means of accurately locating and with far superior firepower totally eradicating ISIS if the will to do so actually existed. But the fact is there is no desire to kill the phantom enemy when in fact it’s the friend of the traitors in charge of the US government who drive the Empire’s global war policy.

Washington’s objective last year was to purposely unleash on already ravaged Iraq the latest US-made, al Qaeda morphed into the Islamic monster-on-steroids to further destabilize the Middle Eastseek a regime change to replace the weak, corrupt, Sunni persecuting Maliki government in Baghdad and ‘balkanize” Iraq into three separate, powerless, divisive sections in similar vein of how the West tore apart and dissected Yugoslavia into thirteen ineffectual pieces. The globalist pattern of bank cabal loans drowning nations into quicksand debt and transnationals and US Empire posts predatorily moving in as permanent fixtures always replace what was previously a far better off sovereign nation wherever King Midas-in-reverse targets to spreads its Empire disease of failed-state cancer. After Yugoslavia came Iraq, Afghanistan, Libya, Syria, Yemen and Ukraine. It goes on and on all over the globe. The all too familiar divide and conquer strategy never fails as the US Empire/NWO agenda. But the biggest reason ISIS was permitted to enter and begin wreaking havoc in Iraq last June was for the Empire to re-establish its permanent military bases in the country that Maliki had refused Washington after its December 2011 pullout.

With 2300 current US troops (and rising up to 3000 per Obama’s authorization) once again deployed back on the ground in Iraq acting as so called advisors, Iraq is now the centerpiece of US military presence in the Middle East region. Before a doubting House Armed Services Committee last Tuesday, CENTCOM Commander General Lloyd Austin defended Obama’s policyinsisting that ISIS can be defeated without use of heavy ground forces, feebly claiming that they’re on the run because his commander-in-chief’s air strike campaign is actually working. How many times before have we heard generals’ glowing reports to Congress turn out to be lies?

As far as PR goes, it appears the lies and propaganda are once again working. With help from the steady stream of another beheading-of-the week posted like clockwork on Youtube for all the world to shockingly see, not unlike when traffic slows down to look for bloodied car victims mangled on the highway. Apparently this thinly veiled strategy is proving successful again on the worked over, dumbed down, short attention-spanned American population. According to a poll released just a few days ago, 62% of Americans want more GI boots on the ground in Iraq to fight the latest made-by-America enemy for Iraq War III. Incredibly only 39% believe that more troops on the ground would risk another long, protracted war. Again, short attention spans are doomed to keep repeating history as in Vietnam, Iraq and Afghanistan.

This polling propaganda disinformation ploy fits perfectly with prior statements made a few months ago by America’s top commander General Martin Dempsey that the US military presence in both Iraq and Syria must be a long term commitment as the necessary American sacrifice required to effectively take out ISIS. With US leaders laying the PR groundwork for more Empire occupations worldwide, of course it’s no accident that it conveniently fits in with the Empire’s agenda to wage its war of terror on a forever basis. Efforts by Washington to “prep” Americans for these “inevitable,” open-ended wars around the globe are designed to condition them into passive acceptance of lower intensity, “out-of-sight, out-of-mind” conflicts specifically to minimize and silence citizens from ever actively opposing yet more human slaughter caused by more US state sponsored terrorism in the form of unending imperialistic wars.

Every one of these “current events” have been carefully planned, coordinated, timed and staged for mass public consumption, none more so than those beheadings of US and British journalists, aid workers and Middle Eastern Christians along with the desecration of ancient Iraqi history with dozens of destroyed museums, churches and shrines. Obama and the Empire want us all to be thoroughly horrified and disgusted so we fear and hate the latest designated Islamic enemy. Hating your enemy to the point of viewing them as the lowest of the lowest, sub-human animal is an old psyops brainwashing trick successfully employed in every single war from the dawn of violent man. It effectively dehumanizes the enemy while desensitizing the killing soldier. For over a year now we’ve seen this same MSM game being relentlessly waged to falsely demonize Putin. The sinister, warped minds of the divide and conquer strategists from the ruling class elite don’t mind the resultant hating of Moslems around the world either. That’s all by diabolical design too.

If only six organizations control the entire planet’s mass media outlet that feeds the masses their daily lies like their daily bread, another winning bet would be that in a heartbeat they could also effectively shut down the internet pipeline that showcases ISIS horror show theatrics on the global stage. But by design, they are willingly, cunningly disseminated for worldwide mass consumption.

In fact the only consistent group that’s even been able to militarily hold their own and actually challenge ISIS, the Kurds, are watching UK ship heavy arms to the same losing team the Iraqi army that ran away from defending Mosul. The last time the West gave them weapons and supplies, they handed them right over to ISIS.

In a recent Guardian article, a Kurdish captain said that the Kurds offered to even buy the second hand weapons from the British used in Afghanistan. But because the West is afraid the heavy arms might empower Kurdish nationalism into demanding their own sovereign nation for the first time in history, the US wants to ensure that Iraq stays as one nation after implanting its latest Baghdad puppet regime. The fiercely independent Kurds are feared if they were granted autonomy that they might refuse to allow their homeland to be raped and plundered by the US unlike the corrupt current Iraqi government. The Kurdish fighters could sorely use the bigger guns as they plan to launch an offensive in April or May to take back Mosul from ISIS. But when permitting an ancient ethnic group its proper due by granting political autonomy risks interfering with the Empire’s rabid exploitation of another oil-rich nation, all bets are off in doing the right thing.

The mounting evidence is stacking up daily to unequivocally prove beyond any question of a doubt that ISIS is in fact a US mercenary ally and not the treasonous feds’ enemy at all. From mid-August 2014 to mid-January 2015 using the most sophisticated fighter jets known to man, the US Air Force and its 19 coalition allies have flown more than 16,000 air strikes over Iraq and Syria ostensibly to “root out” ISIS once and for all. Yet all this Empire aggression has nothing to show for its wasted phony efforts as far as inflicting any real damage on the so called ISIS enemy. Labeled a “soft counterterrorism operation,” a prominent Council on Foreign Relations member recently characterized Obama’s scheme as too weak and ineffectual, and like a true CFR chicken hawk, he strongly advocates more bombs, more advisers and special operations forces deployed on the ground.

But the records show that all those air strikes are purposely not hitting ISIS forces because they are not the actual target. Many air strike missions from both the US Air Force as well as Israeli jets have been designed to destroy extensive infrastructure inside Syria that hurts the Syrian people, causing many innocent civilian casualties, while not harming ISIS at all. This in turn ensures more ISIS recruits for America’s forever war on terror. Repeatedly oil refineries, pipelines and grain storage silos have also been prime targets damaged and destroyed by the West. Because in 2013 Obama’s false flag claim that Assad’s army was responsible for the chemical weapons attack was thwarted by strong worldwide opposition and Putin’s success brokering the deal that had Assad turning over his chemical weapons, a mere year later ISIS conveniently provided Obama’s deceitful excuse to move forward with his air offensive on Syria after all.

Finally, on numerous occasions the US was caught red-handed flying arms and supply drops to the Islamic jihadists on the ground. According to Iraqi intelligence sources, US planes have engaged regularly in air drops of food and weapons to ISIS. These sighting began to be observed after one load was “accidentally” dropped last October into so called enemy hands supposedly meant to go to the Kurdish fighters. Realizing the US has betrayed them, as of late Iraqi security forces have been shooting down US and British aircraft engaged in providing supplies and arms to their ISIS enemy. This is perhaps the most incriminating evidence yet in exposing the truth that ISIS is being supported, supplied and protected by the US Empire more than even the Iraqi government forces the US claims to be assisting in this phony war against the militant Islamic jihadists.

Clearly the unfolding daily events and developments in both Iraq and Syria overwhelmingly indict the United States as even more of “the bad guy” than the supposed ISIS terrorists. Recently the US was caught financing ISIS and has all along supported Arab allies that knowingly fund Islamic extremism. During the six months since Obama vowed to go after them and “root them out,” countless times the US and allies have maintained the so called enemy’s supply line with regularly scheduled air drops. Meanwhile, in both Syria and Iraq after a half year of alleged bombing, ISIS forces are reported to be stronger than ever. The air strikes have not been hitting jihadist targets because the American and coalition forces’ actual targets in Syria have been vital infrastructure and civilians that are clearly attacks on Assad. All of this irrefutable evidence piling up is backfiring on the American Empire. The world is now learning just how devious, diabolical and desperate the warmongering, pro-Zionist powerbrokers who are the war criminals controlling the US rogue government really are. Their evil lies are unraveling their demonic agenda as the truth cannot be stopped.

Reprinted with permission from GlobalResearch.ca.

dimanche, 15 mars 2015

L’inévitable chemin vers Damas

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RECOMPOSITION DU MOYEN-ORIENT
L’inévitable chemin vers Damas

Chems Eddine Chitour*
Ex: http://metamag.fr
La guerre imposée au peuple syrien dure depuis près de quatre ans. Un organe autoproclamé comme indépendant,  à partir de Londres compte les morts et les évalue à 200 000 morts qu’il impute  naturellement au gouvernement légitime syrien. Les oppositions off-shore pour reprendre la judicieuse expression de René Naba, ont fait long feu. Bachar tient toujours malgré toutes les coalitions, il s’est même permis le luxe d’être réélu pour un nouveau mandat. On a même accusé Assad de gazer son peuple et l’histoire retiendra qu’il n’en est rien; la ligne rouge a pourtant été franchie selon les critères américains, mais Obama a décidé de ne pas bombarder Damas. Il sera suivi par la Grande-Bretagne qui, du fait d’un vote aux communes négatif, s’est retirée de la coalition. Le feuilleton gazage s’est arrêté avec le veto russe et sa proposition de détruire le stock d’armes chimiques. Ce qui fut fait. Reste la France et son obsession de punir Assad.

François Hollande voulait «punir» Assad

De fait, la rhétorique guerrière de François Hollande fait appel au bien et au mal. Hollande se voit défendre la veuve et l’orphelin syriens . Faut-il «punir» Bachar al-Assad ? écrit le philosophe Philippe-Joseph Salazar. Pour justifier une potentielle attaque en Syrie, François Hollande l’affirme: si le régime syrien a utilisé l’arme chimique contre sa population, il faut le corriger. Légitime-t-on une guerre par le châtiment? « La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents », disait François Hollande il y a quelques jours. (…) « Punition », « châtiment », ces mots ont été bannis de tout discours politique depuis des années. (…) Sans compter que se réactive un argumentaire néocolonialiste et impérialiste: nous, grande civilisation occidentale, sommes dépositaires des vrais principes moraux… Nous voilà revenus au XIXe siècle. Au nom de la démocratie, on envoie les canonnières.(…) Nous sommes au-dessus de la Charte. Nous sommes le bien absolu. On retrouve la rhétorique de la «mission civilisatrice», mais sous une forme inattendue (…) 
.
On se souviendra que Hollande n’a pas puni Assad du fait que Obama ne l’a pas accompagné. Lâché à la fois par Obama et par  Cameron, Hollande ne voulait prendre aucun risque inutile.

La situation présente: Où en est-on actuellement?

Le conflit aurait pu encore durer sur une ancienne cinétique celle de l’impasse. Souvenons nous  : Aucune  des conférences  (Génève I et II), malgré tout le savoir du diplomate algérien  Lakhdar Brahimi envoyé spécial à la fois des Nations Unies et de la Ligue Arabe , n’a pu aboutir à la résolution de la crise syrienne crée par l’Occident de toute pièce par un Occident sûr de lui et dominateur qui pensait la régler à la libyenne. Ce ne fut pas une promenade de santé et le peuple syrien est en train de payer pour un conflit qui le dépasse .

Cependant  depuis juin 2014, la donne a changé. Il est vrai que les médias aux ordres n’ont pas cessé et continuent de diaboliser Assad. Cette contribution de Kristien Pietr, permet de décrire la situation après l’avènement d’un nouveau venu, Daesh, qui a changé totalement le paysage politique au Proche-Orient. « Dans la foulée du «printemps arabe», certains esprits ont désigné le président syrien Bachar al-Assad comme le Satan des temps modernes – «un individu qui ne mérite pas de vivre» selon Laurent Fabius… Quel est donc le crime commis par le président syrien pour déclencher une telle haine? Posséder la 3e armée mondiale, à l’exemple de Saddam Hussein? Rien de tout cela! Comme dans chaque État souverain, le dirigeant syrien a dû réprimer les émeutes, mater les affrontements interreligieux et les rebelles armés.» 
«Une coalition hétéroclite s’est formée contre le pouvoir syrien, soutenue par les rois du pétrole et dirigée depuis Londres. Des milliers de «conseillers» militaires étrangers entraînent les volontaires en Turquie, en Jordanie, en Irak et, sur le terrain opérationnel, en Syrie. Face à cette coalition contre nature, le président syrien ne peut compter que sur le soutien de la Russie et de l’Iran (présent depuis fort longtemps dans le sud-est de l’Irak)».
«Malgré ces aides occidentales, complétées par des brigadistes recrutés en Europe, mais surtout de katibas arrivant de toute la planète, Damas ne cède pas et, bien au contraire, reprend des positions stratégiques. Après des années de guerre, ces «gentils rebelles djihadistes» deviennent subitement infréquentables! Comprenne qui pourra… Dès la prise de Mossoul par les salafistes, la communauté internationale opère un revirement à 180°. À cette occasion, les djihadistes ont mis la main sur les arsenaux de 4 divisions de l’armée irakienne (formées et équipées par les USA) et aussi sur un trésor de guerre de 425 millions de dollars en dépôt à la banque centrale de la ville. Le sigle arabe de Daesh – «ad-dawla al islamiyya fi-l Iraq wa-scham» – remonte à sa création en 2006, quand Al Qaîda en Irak forme, avec cinq autres groupes djihadistes, le conseil consultatif des moudjahidines en Irak. (…) »
«  Il est surprenant de constater que c’est l’armée de Bachar al-Assad qui livre maintenant des armes aux Kurdes assiégés à Kobané, alors que la Turquie assiste tranquillement à leur massacre.» En outre, il faut aussi noter que toute tentative de regroupement ou de création de républiques nationalistes arabes, qui aurait pu s’inspirer de la doctrine et de l’idéologie de Michel Aflak, a été sabotée par les USA et la CIA, à commencer par la destitution de Mossadegh en 1953. (…) Il est grand temps de stopper les élucubrations des dirigeants américains. Oui, après le soldat Ryan, il faut sauver le président Bachar!» 

La décantation : Un nouveau  Proche-Orient avec Assad ?

Les ennemis d’hier sont les alliés d’aujourd’hui. Pour Thiery Meyssan, du fait de l’évolution rapide de la situation au Proche-Orient, Barack Obama étudie de nouvelles options: «depuis plusieurs mois écrit-il, Barack Obama tente de modifier la politique états-unienne au Proche-Orient de manière à éliminer l’Émirat islamique avec l’aide de la Syrie. Mais il ne le peut pas, d’une part, parce qu’il n’a cessé de dire des années durant que le président el-Assad devait partir, et d’autre part, parce que ses alliés régionaux soutiennent l’Émirat islamique contre la Syrie. Pourtant, les choses évoluent lentement de sorte qu’il devrait y parvenir bientôt. Ainsi, il semble que tous les États qui soutenaient l’Émirat islamique ont cessé de le faire, ouvrant la voie à une redistribution des cartes.»

Thierry Meyssan pense que tout est lié à l’accord Etats-Unis-Iran, qui permettrait à Barack Obama d’avoir les mains libres, notamment vis-à-vis d’Israël surtout s’il y a une nouvelle équipe élue en Israël à partir du 17 mars «Le monde attend écrit-il, la conclusion d’un accord global entre Washington et Téhéran (…) Il porterait sur la protection d’Israël en échange de la reconnaissance de l’influence iranienne au Proche-Orient et en Afrique. Cependant, il ne devrait intervenir qu’après les élections législatives israéliennes du 17 mars 2015 (…) Dans ce contexte, les élites états-uniennes tentent de s’accorder sur leur politique future, tandis que les alliés européens des États-Unis se préparent à s’aligner sur ce que sera la nouvelle politique US
Plusieurs scénarii sont sur la table poursuit Thierry Meyssan, le plus probable serait de reprendre langue avec Bachar Al Assad pour détruire Daesh. Il écrit: «La recherche du consensus aux États-Unis. Après deux années de politique incohérente, Washington tente d’élaborer un consensus sur ce que devrait être sa politique au «Proche-Orient élargi». Le 10 février, le National Security Network (NSN), un think tankbipartisan qui tente de vulgariser la géopolitique aux États-Unis, publiait un rapport sur les options possibles face à l’Émirat islamique. Il passait en revue une quarantaine d’opinions d’experts et concluait à la nécessité d’«endiguer, puis de détruire» l’Émirat islamique en s’appuyant d’abord, sur l’Irak, puis sur la Syrie de Bachar el-Assad».
«Durant les derniers mois, plusieurs facteurs poursuit-il, ont évolué sur le terrain. L’«opposition modérée» syrienne a totalement disparu. Elle a été absorbée par Daesh. Au point que les États-Unis ne parviennent pas à trouver les combattants qu’ils pourraient former pour construire une «nouvelle Syrie». (…) Israël a cessé le 28 janvier 2015 (riposte du Hezbollah à l’assassinat de plusieurs de ses leaders en Syrie) son soutien aux organisations jihadistes en Syrie. Durant trois et demi, Tel-Aviv leur fournissait des armes, soignait leurs blessés dans ses hôpitaux militaires, appuyait leurs opérations avec son aviation (..) Le nouveau roi d’Arabie saoudite, Salmane, a renvoyé le prince Bandar, le 30 janvier 2015, et interdit à quiconque de soutenir l’Émirat islamique. (;;)Identiquement, la Turquie semble avoir également cessé de soutenir les jihadistes depuis le 6 février et la démission du chef du MIT, ses Services secrets, Hakan Fidan.»

Thierry Meyssan décrit six options, l’une d’elle serait: «Affaiblir, puis détruire l’Émirat islamique, en coordonnant des bombardements états-uniens avec les seules forces capables de le vaincre au sol: les armées syrienne et irakienne. C’est la position la plus intéressante parce qu’elle peut être soutenue à la fois par l’Iran et par la Russie. (…) Ces éléments permettent aisément de prévoir l’avenir: dans quelques mois, peut-être même dès la fin mars, Washington et Téhéran parviendront à un accord global. Les États-Unis renoueront le contact avec la Syrie, suivis de près par les États européens, France comprise. On découvrira que le président el-Assad n’est ni un dictateur, ni un tortionnaire. Dès lors, la guerre contre la Syrie touchera à sa fin, tandis que les principales forces jihadistes seront élimées par une véritable coalition internationale».

La visite de quatre élus français à Damas à l’insu du plein gré de l’Elysée…

Pour ne pas être en reste, le gouvernement français tente de prendre le train en marche. Il envoie au feu…des critiques quatre parlementaires, qui font -consentant- le chemin de Damas pour reprendre langue avec Assad. Ils le font certainement pas pour plaire à Assad, mais de deux maux il faut choisir le moindre; La peur inspirée par Daesh impose cela. Ainsi, quatre sénateurs et députés français ont défié la diplomatie française en se rendant à Damas et en rencontrant Bachar Al Assad. Le Lundi 23 février deux députés, Gérard Bapt (PS, Haute-Garonne) et Jacques Myard (UMP, Yvelines) sont à Beyrouth. Deux sénateurs, Jean-Pierre Vial (UMP, Savoie) et François Zocchetto (UC, Mayenne) sont déjà à Damas. Ces quatre parlementaires appartiennent aux groupes d’amitiés franco-syriennes à l’Assemblée nationale et au Sénat. C’est la première visite d’élus français à Damas depuis le début de la guerre en Syrie en 2011. Elle a lieu à titre privé, insistent-ils. (…)» 

«L’homme-orchestre du voyage est Jérôme Toussaint. Il explique que ce voyage se justifie tant sur le plan humanitaire qu’en raison de la présence des chrétiens d’Orient en Syrie et du maintien à Damas du lycée français Charles-de-Gaulle. De plus, les attentats de janvier en France prouvent la nécessité de rouvrir le dialogue sécuritaire avec Damas pour combattre les réseaux djihadistes. (…) Dans les faubourgs de la capitale syrienne, la circulation est dense, la ville est grise, les visages marqués par la fatigue et quatre ans de guerre. La délégation est invitée à la résidence du mufti de la République, Ahmad Badr Al-Din Hassoun, Il est entouré de deux patriarches, le grec-catholique Grégorios III Lahham, et le grec-orthodoxe Youhanna. Les trois hommes ont à coeur de convaincre les élus français que leur ennemie n’est pas la République laïque syrienne, exemple unique dans la région d’une parfaite coexistence entre sunnites et minorités, disent-ils, mais bien les djihadistes de Daesh et leurs commanditaires, l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie.»

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Naturellement, ils ont été désavoués, à la fois par le président, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, mais on peut être certain que le debriefing… Les parlementaires en mission, dénoncent des «postures»politiques et l’hypocrisie de ceux qui savaient. Car rien n’avait été laissé au hasard. Ils affirment qu’avant de partir, Gérard Bapt avait averti le ministère des Affaires étrangères, opposé au voyage et dont la position depuis le début du conflit n’a pas varié: haro sur Bachar Al Assad et soutien à une coordination de l’opposition pourtant en pleine déliquescence. À l’Élysée, le député socialiste s’était entretenu avec Jacques Audibert, conseiller diplomatique de François Hollande, et Emmanuel Bonne, de la cellule diplomatique.» 

Comment parler à Assad à qui on souhaite la mort?

La décantation est en train de se faire, on préfère la peste de Assad au choléra de Daesh. Renaud Girard reporter international au Figaro interviewé par Alexandre Devecchio déclare qu’il faut aller combattre Daesh en s’alliant avec Assad: «(…)Ils ont eu raison de faire ce voyage, ne serait-ce que pour se rendre compte de l’état de la route entre la frontière libanaise et Damas, de l’état de la capitale. Il faut bien comprendre que la diplomatie ne se fait pas avec ses amis. C’est l’art de parler à ses adversaires ou à ses rivaux. On peut reprocher beaucoup de choses à Bachar el-Assad, mais ce n’est pas une raison pour ne pas lui parler. Car Bachar el-Assad incarne la Syrie: il n’incarne certainement pas 95% de la population, mais rien ne prouve qu’en cas d’élection réellement libre, il n’emporterait pas la majorité.»

Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont fait l’énorme erreur de fermer l’ambassade, qui était pour nous la place où nous pouvions parler au régime et surtout obtenir des renseignements. La position française est intenable car elle ne prend pas en compte la notion d’ennemi principal. Nous avons remplacé le général Kadhafi par les amis de Bernard-Henri Lévy. Cela n’a pas marché et nous sommes face à un désordre total.» 

«Selon un sondage Ifop, une majorité de Français condamne cette initiative. Cependant, le débat sur la nécessité de dialoguer avec le régime syrien est désormais ouvert. Jean-Christophe Lagarde a jugé que l’exécutif français avait fait preuve «d’hypocrisie» en condamnant ce déplacement. 44% des Français souhaitent rétablir un dialogue «compte tenu de la menace que continue de représenter l’Etat islamique (EI) en Syrie comme en Irak». (…) les voix réclamant une reprise de la discussion avec Damas se multiplient, face à la menace croissante représentée par les jihadistes de l’Etat islamique, et leurs recrues étrangères susceptibles de revenir commettre des attentats en Occident.

On s’acharne à dire que les droits de l’homme sont bafoués par le régime Assad. Outre le fait que c’est un gouvernement légitimement élu, on lui sait gré de tenir et de sauver ce qui reste de la Syrie pour éviter un scénario à la libyenne. Certes, Assad n’est pas poussin de la première éclosion, il doit passer la main. Il rentrera alors dans l’histoire pour avoir résisté au nouvel ordre qui, sous couvert de mots creux, liberté, démocratie est une prédation.

*Professeur à l'Ecole Polytechnique d'Alger

samedi, 07 mars 2015

Muslim Brotherhood designs of America, Qatar and Turkey in Egypt and Syria: Kosovo to ISIS

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Muslim Brotherhood designs of America, Qatar and Turkey in Egypt and Syria: Kosovo to ISIS

Boutros Hussein, Noriko Watanabe and Lee Jay Walker

Ex: http://moderntokyotimes.com

President Obama laid the foundation stone of undermining Egypt based on shared Muslim Brotherhood designs to control the political landscape throughout a vast region. The political Islamic designs of Washington meant that a shared political Islamist view emerged between America, Qatar, Turkey and the Muslim Brotherhood.

Of course, in the scheme of events the Washington and Muslim Brotherhood allied view was based on controlling a vast area that would encompass Egypt, Libya, Syria and Tunisia. Turkey under Erdogan would enhance this dream and in turn this grand design would benefit greatly from Gulf petrodollars emanating from Qatar. However, the ruling powers in Syria under President Bashar al-Assad – and the emergence of President Abdel Fattah el-Sisi in Egypt – have both upset the planned Muslim Brotherhood venture.

The grand design emanated within the political elites of Ankara, Doha and Washington under Obama. Like usual, the United Kingdom would be utilized, for example the Tunisian Muslim Brotherhood connection, and this would be linked with various Muslim Brotherhood power bases throughout a vast region. Therefore, the Obama administration focused on its fixation with working closely with political Islam.

Indeed, it could be stated that the Obama administration is merely going one step further than past administrations in America. After all, the meddling of America – and other nations – in Afghanistan, Iraq and Libya all led to the growing rise of Sharia Islamic law and Islamization of society at all levels. The same America supported the rule of Islamic Sharia law in the early 1980s in Sudan whereby black African non-Muslims would become dhimmis.

The influences of the Muslim Brotherhood within the Obama administration was highlighted in early 2013 by the Investigative Project on Terrorism that reports: The December 22 story was published in Egypt’s Rose El-Youssef magazine and was translated into English for the Investigative Project on Terrorism (IPT). The story suggests the six turned the White House “from a position hostile to Islamic groups and organizations in the world to the largest and most important supporter of the Muslim Brotherhood.”

The article continues by stating: “The six named people include: Arif Alikhan, assistant secretary of Homeland Security for policy development; Mohammed Elibiary, a member of the Homeland Security Advisory Council; Rashad Hussain, the U.S. special envoy to the Organization of the Islamic Conference; Salam al-Marayati, co-founder of the Muslim Public Affairs Council (MPAC); Imam Mohamed Magid, president of the Islamic Society of North America (ISNA); and Eboo Patel, a member of President Obama’s Advisory Council on Faith-Based Neighborhood Partnerships.”

Indeed, the current intrigues by America and the Muslim Brotherhood against Egypt is ongoing in 2015 based on a recent pro-Muslim Brotherhood delegation being invited into the corridors of power in Washington. Once more the Investigate Project on Terrorism reports “The delegation sought help in restoring former President Mohamed Morsi and the Muslim Brotherhood to power in Egypt. Morsi-era parliamentarians, government ministers and judges formed the Egyptian Revolutionary Council in Istanbul, Turkey last August with the aim of toppling Egypt’s military government. It is based in Geneva, Switzerland.”

The Investigative Project on Terrorism further reports that the delegation included “Abdul Mawgoud Dardery, an exiled Muslim Brotherhood member and Egyptian parliamentarian; and Mohammed Gamal Heshmat, an exiled member of the Muslim Brotherhood’s shura council and Egyptian parliamentarian.”

Therefore, even after Muslim Brotherhood supporters and other Islamists were involved in attacking Coptic Christians and burning churches this organization is still welcomed by the Obama administration. Also, political leaders in America are fully aware that the Muslim Brotherhood is working covertly with various Islamist organizations that are involved in terrorism in the Sinai and throughout Egypt. This applies to Muslim Brotherhood sympathizers and supporters in Egypt and the close relationship with Hamas, whereby militants are utilizing Gaza in order to destabilize the Sinai. Likewise, in Libya the Muslim Brotherhood, ISIS and various Islamist groups seek to usurp the political system and aim a dagger at the heart of Egypt. Similarly, just like supporters of the Muslim Brotherhood attacked Christian churches and Christians in Egypt, now ISIS is beheading and butchering Coptic Christians from Egypt in Libya.

Focusing on the Balkans, then despite all the propaganda, it is factual that in three wars in Europe involving Orthodox Christians and Muslims in Bosnia, Cyprus and Kosovo, the end products were that Ankara and Washington shared a similar interest. This reality meant that Muslim Turkey could swallow parts of Cyprus. Similarly, Kosovo would be taken from Serbia despite this part of Serbia being the Jerusalem of this nation. Therefore, with the Obama administration favoring the anti-Christian Muslim Brotherhood in Egypt, then clearly nothing changes because Islamization on both sides of the Mediterranean sums up the policies of Washington.

In other words, ISIS (IS – Islamic State) kills Christians, the Shia and Shabaks quickly. While the de-Christianization of Northern Cyprus and Kosovo took place on the watch of Ankara and Washington. Meanwhile, in modern day Syria indigenous Islam and Christianity are equally threatened by barbaric Takfiri forces being supported by Gulf and NATO powers.

However, unlike the Ankara and Washington agenda in the Balkans, the one notable aspect of the destabilization of Egypt, Libya, and Syria, is that Gulf and NATO powers are extremely confused. After all, the usual NATO and Gulf vultures have various geopolitical and religious plans. Given this reality, Libya is divided internally and external powers are now supporting two different power bases within this failed nation. Likewise, the outside plots against Syria highlight these geopolitical and religious divisions because various sectarian and Islamist terrorist groups are being supported based on different objectives. The only binding factor linking Gulf and NATO powers is that they have no qualms in creating failed states – irrespective if this applies to Afghanistan, Libya or Iraq. Not surprisingly, the Syrian government refuses to hand the nation over to outside nations that support chaos and destabilization. Likewise, the emergence of el-Sisi on the political scene in Egypt also meant that he refused to hand over the sovereignty of this nation to the usual players.

It appears that in the Balkans the United States and Turkey could easily carve up Orthodox Christian nations because Cyprus and Serbia had typical political systems. Likewise, American military power is designed to fight mechanized armies and to destroy the infrastructures of nations. This can be seen by the bombing of Serbia by NATO powers under the guidance of Washington and London. Similarly, the armed forces of Iraq and state institutions in this nation were soon taken over by America and various allies. However, America isn’t good at fighting insurgencies. Therefore, the Balkan Islamization policies of America and Turkey produced results in Kosovo and Cyprus based on the ghettoization of Orthodox Christianity and the ultimate demise of the indigenous culture.

hussein-obama-muslim-brotherhood-america-sad-hill-news-1.jpgYet, in Iraq, Libya, Egypt and Syria you have various regional nations and outside NATO powers (Turkey is a regional NATO power) that have different objectives. This reality is hindering the Muslim Brotherhood dream of America, Qatar and Turkey and this is clearly visible by the tenacity of Syria and the growing centralization of Egypt under el-Sisi. Therefore, while America, Qatar, Saudi Arabia and Turkey had no qualms in destabilizing Libya and Syria, the conflicting interests of so many nations is enabling a counter-revolution. This counter-revolution applies to Egypt and Syria fighting for independence because current political elites in both nations understand that failed states and subjugation awaits both nations if they fail.

It is noticeable that ISIS emerged strongly in Iraq after Obama pulled the armed forces of America out of this nation. Likewise, the destabilization of Syria enabled ISIS, al-Nusra and various other sectarian and Takfiri forces to emerge. While this took place, the Syrian Muslim Brotherhood became a willing tool of the Obama’s administration outreach project that received a boost because of similar intrigues emanating in Qatar and Turkey. However, while Saudi Arabia and other Gulf players are on board in the destabilization of Syria; the same Gulf nations differ from America, Qatar and Turkey because they don’t want to see the Muslim Brotherhood gain in power in Egypt and Jordan.

The recent crisis in Libya highlights that Egypt wants to clampdown on terrorist and Takfiri forces that seek to turn this nation into a dagger at the heart of regional nations. This emanated with Egyptian military attacks targeting ISIS bases in Libya after the brutal murders of Egyptian Coptic Christians. However, while Egypt wants the international community to support non-Islamist factions in this nation and to attack various terrorist groups, it is noticeable that this was met with silence from America, Qatar and Turkey. Therefore, while Washington is continuing to talk with pro-Muslim Brotherhood elements – and with being aloof about the current crisis in Libya – it appears that intrigues against Egypt are ongoing.

At the same time, America, Qatar and Turkey are behind another new terrorist and sectarian force being trained and armed against Syria. This is despite the fact that all minorities will face systematic persecution if an Islamist movement overthrows the current government of Syria.

In other words, Ankara, Doha and Washington all seek to usurp the Middle East and North Africa – just like they did in the Balkans – in order to shape the region based on their geopolitical ambitions. Therefore, in order to achieve this, these three nations all favor the Muslim Brotherhood.

Indigenous Islam, just like Orthodox Christianity in Northern Cyprus and Kosovo, means little to America, Qatar and Turkey when it comes to geopolitical concerns. This reality means that these three nations seek to utilize political Islam based on the deeds and ambitions of the Muslim Brotherhood throughout parts of North Africa and the Levant.

Egypt and Syria therefore are on the frontline in preserving independence when it comes to the Middle East. Also, with ISIS and links with Qatar and Turkey being fully known, then the fear in Egypt is that outside nations may manipulate Takfiri forces just like the same nations – and others – have done against Syria.

http://www.investigativeproject.org/3884/report-egypt-muslim-brotherhood-infiltrated-obama

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lundi, 02 mars 2015

Turkije weigert 5000 voor ISIS gevluchte christenen op te nemen

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Turkije weigert 5000 voor ISIS gevluchte christenen op te nemen

Turken laten trucks en terroristen van IS ongemoeid via hun grondgebied reizen

Amerikaanse/Europese/Arabische coalitie bombardeert christelijke dorpen 

De Turkse president Erdogan zal in de toekomst met een invasie van Syrië een begin maken met het herstel van Ottomaanse Rijk, dat een eeuw geleden al een half miljoen Assyrische christenen vermoorde.

Zo’n 5000 Assyrische christenen die gevlucht zijn voor het barbaarse geweld van de islamitische terreurgroep IS hopen net als veel anderen tijdelijk toegang te krijgen tot Turkije. De Turkse regering weigert hen echter op te nemen, terwijl moslim jihadisten wel worden toegelaten. Sterker nog, IS-terroristen mogen ongehinderd gebruik maken van het Turkse grondgebied.

Geschiedenis herhaalt zich

Volgens het Assyrian Human Rights Network houdt IS in diverse dorpen 262 achtergebleven christenen gevangen. Die lopen ook nog eens het gevaar getroffen te worden door een Amerikaanse luchtaanval.

De Syrische katholieke bisschop Jacques Bahnan bevestigde op Vatican Radio dat Turkije in de regio Al-Hasakah de grens heeft gesloten voor christelijke vluchtelingen. ‘Turkije staat wel toe dat IS-trucks en -troepen met gestolen goederen uit Syrië, tarwe en katoen via zijn grondgebied reizen, maar houdt christenen bij de grenzen tegen.’

De geschiedenis herhaalt zich. Tussen 1914 en 1918 werden ruim een half miljoen Assyrische christenen tijdens de Armeense genocide door de Ottomaanse Turken vermoord. Wat toen niet lukte, probeert Ankara alsnog te bereiken: de totale uitroeiing van alle christenen in de regio, deze keer door de hand van IS, dat logistiek en militair gesteund wordt door Turkije.

Amerika geeft moslims wel wapens, maar christenen niet

Dr. Jamil Hanna van het Assyrische Instituut in Stockholm zei dat het bewapenen van de Koerden –die eveneens moslims zijn- door de VS, en niet de christenen, een grote fout is geweest, want daardoor kon IS ongehinderd de christelijke dorpen veroveren.

ARA News (2) berichtte dat de Amerikaanse-Europese-Arabische coalitie een aantal van deze dorpen heeft gebombardeerd, terwijl bekend moet zijn dat hier voornamelijk christenen wonen. Die spreken nog altijd Aramees, de taal die Jezus Christus ook sprak. De Assyriërs waren één van de eerste volken die zich tot het christendom bekeerden, en beschouwen zichzelf als de laatste oorspronkelijke bewoners van Syrië en Irak.

Turkije bewapent jihadisten Syrië

Afgelopen maand liet de Amerikaanse vicepresident Joe Biden zich tijdens een toespraak aan de Universiteit van Harvard ontvallen dat NAVO-lid Turkije inderdaad de jihadisten in Syrië bewapent. De Turkse president Recep Tayyip Erdogan was niet blij dat Biden de waarheid vertelde, en eiste –en kreeg- een onmiddellijk excuus.

De hoog in aanzien staande onafhankelijke Amerikaanse journalist Seymour Hersh, winnaar van de prestigieuze Pulitzer Prijs, bevestigd na een uitgebreid onderzoek dat Turkije wel degelijk de islamistische rebellen in Syrië steunt, traint en bewapent, en zelfs achter de gifgasaanval in Damascus zat. Een Turkse journalist die daar in 2014 nieuw bewijs voor had verzameld, kwam vervolgens onder verdachte omstandigheden om het leven.

Xander

(1) Shoebat
(2) ARA News
(3) The Hill (via Shoebat)

samedi, 28 février 2015

L’aide américaine à DAESH se confirme

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L’aide américaine à DAESH se confirme : des Marines et des hélicoptères Apaches chez les djihadistes

Auteur : Al Manar
Ex: http://zejournal.mobi

Les Irakiens continuent de détecter des contacts entre les Américains en Irak et Daesh (Etat islamique-EI) dans les régions que celui-ci occupent.

Contrairement aux allégations américaines de combattre cette milice wahhabite takfiriste dans le cadre de la coalition internationale, de plus en plus d’accusations sont proférées par des dirigeants irakiens sur des liens qu’ils entretiennent avec elle.

Selon le site d’information Arabi-Press, deux nouveaux faits ont été révélés cette semaine par le chef des forces de mobilisation populaire qui comptent dans ses rangs les jeunes volontaires irakiens, depuis la prise de Mossoul et d’al-Anbar par Daesh.

Ces agissements coincident avec les avancées de l’armée irakienne et de ses supplétifs des forces paramiltaires populaires dans ces régions. Mercredi, le ministère irakien de la Défense a affirmé avoir libéré deux régions situées entre les deux provinces Diyala et Salaheddine, Albou Baker et Albou Awwad.

Selon Thamer al-Khafaji qui s’exprimait pour la correspondante du site d’information Arabi-Press, trois Marines américains ont été parachutés dans la province de Babel ,  et deux hélicoptères d’origine inconnue ont atterri dans deux régions de la province de Diyala, à deux moments différents.

S’agissant des parachutistes, ils ont été vus à l’aube de mercredi dernier, en train de se jeter à partir d’un hélicoptère Apache dans la région al-Obaidate, dans le caza de Moussayyab, au nord de la province de Babel.

Concernant le deuxième évènement, il est question d’abord d’un Apache qui avait été vu  dans la nuit de mardi à mercredi en train d’atterrir dans les parages du village al-Safra , dans le prolongement de la région al-Azim, au nord de Diyala

Quelques heures plus tard, mercredi matin un hélicoptère d’origine inconnu est descendu à son tour au sud de la région de Bahraz du côté de Kanaane, au sud de la province de Diyala. Il y est resté quelques 15 minutes avant de décoller de nouveau.

Nombreux sont les responsables locaux dans cette province qui ont assuré avoir vu des hélicoptères non identifiés atterrir dans les bastions de Daesh au nord-est de Diyala et avoir largué des armes et des approvisionnements.

Un législateur irakien, Hamed al-Zameli a rapporté pour l’agence Fars news que l’actuel gouvernement de Bagdad reçoit quotidiennement des rapports des forces de sécurité dans la province d’al-Anbar sur des parachutages d’armes pour Daesh. Et d’accuser les Etats-Unis de vouloir provoquer le chaos en Irak en soutenant l’Etat islamique.

D’autres députés irakiens se plaignent de cette situation.
« Nous avons découvert des armes fabriquées aux Etats-Unis, dans les pays européens et en Israël dans les zones libérées du contrôle de l’EI dans la région Al-Baqdadi », écrit le site d’information al-Ahad, citant Khalaf Tarmouz, le chef du Conseil provincial d’al-Anbar. Tarmouz a également dit que des armes fabriquées en Europe et en Israël ont aussi été découvertes à Ramadi.


« Les Etats-Unis lâchent des armes pour l’EI avec l’excuse qu’ils ne savent pas où sont les positions de l’EI et s’efforcent de tordre la réalité avec ce genre d’allégations », dit-il.

Selon InfoWars, en décembre, les médias étatiques iraniens avaient affirmé que l’armée de l’air états-unienne avait largué pour la seconde fois des armes dans les zones tenues par l’Etat islamique.

En novembre, des sources des services de renseignement irakiens ont dit que les Etats-Unis approvisionnent activement l’EI en armes. « Les services de renseignement irakiens ont répété que les avions militaires états-uniens avaient largué plusieurs cargaisons d’aide pour les terroristes de l’EI afin de les aider à résister au siège de l’armée irakienne, des forces de sécurité et du peuple », explique un rapport.

En octobre, les sources de la coalition avaient reconnu ce qu’elles ont considéré être un parachutage prétendument erroné d’armes qui sont tombées aux mains des combattants de l’Etat islamique à l’extérieur de Kobané en Syrie.

En juillet (2014), Infowars faisait état de la grande quantité d’armes états-uniennes capturées par l’EI.

En plus des véhicules de combat et de l’artillerie acquise précédemment par l’armée irakienne, la mine d’armement provenant des bases US incluait plus de 50 batteries d’artillerie de 155mm M-198 et 4000 mitrailleuses PKC.


- Source : Al Manar

Marche pour la Syrie

Marche pour la Syrie

Bruxelles - 15.03.15

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Avec le soutien du "Front européen pour la Syrie"

mardi, 24 février 2015

Kofi Annan : l’invasion américaine de l’Irak est responsable de l’émergence de l’Etat islamique !

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Kofi Annan : l’invasion américaine de l’Irak est responsable de l’émergence de l’Etat islamique !

La conférence annuelle sur la sécurité en Europe vient de s’achever à Munich : à l’étonnement de tous, l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a profité de sa présence lors de cet événement international important pour accuser les Etats-Unis d’avoir rendu possible l’émergence de l’organisation terroriste dite « Etat islamique » par leur invasion de l’Irak en 2003. Annan a notamment déclaré : « J’étais opposé à cette invasion et mes craintes d’alors se sont confirmées. La dissolution des forces armées irakiennes a jeté dans les rues des milliers de soldats et de policiers aigris et déçus ». Aujourd’hui, a poursuivi Annan, nombreux sont ces réprouvés à combattre dans les rangs des forces de l’Etat islamique. Il a précisé : « L’objectif d’installer en Irak une démocratie sans tenir compte des institutions existantes a échoué et a abouti à l’établissement de gouvernements corrompus ». L’ancien secrétaire général des Nations Unies a ensuite ajouté que l’Irak, à cause de l’invasion américaine, est devenu un pays instable, où ne cesseront plus d’émerger des groupes radicaux, essentiellement sunnites.

L’Etat islamique contrôle aujourd’hui les nord-est de la Syrie et les régions irakiennes que baigne l’Euphrate. En juin 2014, cette armée terroriste s’est emparée de Mossoul, la deuxième ville d’Irak, et en a fait sa capitale. Les djihadistes sunnites menacent désormais Arbil, capitale du Kurdistan irakien, et la capitale de l’Etat, Bagdad : pour contrer l’éventualité d’une prise d’Arbil et de Bagdad, l’armée américaine a commencé, dès juillet, à lancer des attaques aériennes contre les positions de l’Etat islamique en Irak. En septembre, des opérations similaires ont été programmées en Syrie. D’autres pays, alliés des Etats-Unis, ont suivi l’exemple. L’Etat islamique fait régner sa loi archaïque dans les zones qu’il occupe : lapidations, exécutions, prises d’otage, tortures sont à l’ordre du jour. Les combattants de l’Etat islamique mettent en scène leurs modes d’exercer la terreur en diffusant des vidéos violentes dans le but de recruter de jeunes djihadistes partout dans le monde. L’Etat islamique alignerait ainsi jusqu’à 50.000 combattants. Plus de 4000 d’entre eux viendraient d’Europe, dont plusieurs centaines d’Allemagne.

Le groupe est financé par des dons offerts par le Qatar, le Koweit, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Il consolide ses finances en vendant le pétrole brut des gisements conquis et les découvertes archéologiques antiques et islamiques des sites irakiens et syriens, pillés illégalement ou volés dans les musées. Il vendrait aussi des femmes comme « fiancées », lèverait des impôts et des droits de douane. Il exigerait aussi des rançons pour les otages qu’il détient. Les pièces archéologiques dérobées sur les sites et dans les musées seraient introduites en contrebande en Occident, grâce à des faux papiers fabriqués essentiellement à Dubai, et vendues sur le marché de l’art où les collectionneurs sont prêts à payer des prix très élevés.

(Brève parue dans Zuerst, n°3/2015 ; http://www.zuerst.de ).

Guerre illimitée ! La Psyop de Daesh porte pleinement ses fruits

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Guerre illimitée ! La Psyop de Daesh porte pleinement ses fruits

Auteur : Bernie Suarez
Traduction Dominique Arias
Ex: http://zejournal.mobi

La CIA et le complexe militaro-industriel US en sont déjà à plus de six mois de campagne publicitaire, promotionnelle et de communication pour Daesh. Début janvier 2015, la presse révélait que les USA avaient déjà claqué plus d’un milliard de dollars pour combattre Daesh, théoriquement dilapidés en frappes aériennes et batailles secrètes, non-télévisées, contre Daesh, où il s’avère après coup que les Américains s’en prenaient en réalité à des cibles syriennes.

Les architectes du plan ont bossé tellement dur sur cette Psyop de Daesh (1) qu’on commence maintenant à entrevoir assez clairement les objectifs initialement visés de toute cette opération – une opération qui est devenue, disons, une sorte de théâtre international d’opérations militaires. Ce théâtre mondialisé, Psyop de Daesh, porte à présent ses premiers fruits et les globalistes expriment désormais clairement leurs revendications, reconnaissant par là même les raisons pour lesquelles ils avaient initialement concocté cette Psyop de Daesh.

Ce qu’ils revendiquent, c’est le droit à un usage « illimité » de leur « capacité militaire », mais où ils veulent, quand ils veulent et (bien évidemment) contre qui ils veulent. Est-ce qu’un empire tyrannique pouvait rêver mieux ? Et avec pareille révélation, l’idylle entre Daesh, la trinité USA/CIA/Israël et les autres partenaires de Daesh au sein de l’OTAN devient désormais totalement évidente pour quiconque veut bien regarder les choses telles qu’elles sont.

Pendant plus de six mois les Américains et tous ceux qui dans le monde entier arrivent encore à conserver un minimum de sens critique ont eu à subir un déluge de pseudo images vidéo aussi vagues que mauvaises, de reportages info lourdement orientés, présentant oralement comme autant de faits avérés d’obscurs récits de soi-disant batailles contre Daesh. Et du début à la fin, mois après mois, quoi que les USA et leurs alliés pro-Daesh puissent lui infliger, Daesh n’en est jamais affecté le moins du monde. Tout ce qu’on trouve à nous dire, c’est : Daesh ne cesse de gagner en puissance !

Même quant il fut révélé que depuis au moins le mois de septembre, le bruit courait à travers tout l’Irak que « Daesh et la CIA ne faisaient qu’un », personne dans tous les médias occidentaux n’a levé le petit doigt pour faire capoter cette foutue Psyop, ne fut-ce qu’en rappelant le fait que pas une seule des filières de ravitaillement de Daesh n’a jusqu’ici été interrompue, que pas un seul de leurs comptes en banque n’a encore été bloqué, qu’aucune attaque (illégale) de la NSA contre leurs données informatiques (à l’instar de ce qui se pratique couramment contre des citoyens américains qui ne font rien de mal) n’a encore pu permettre de localiser les positions de Daesh ou de réunir des informations permettant de mettre fin au théâtre de Daesh. Pas un seul reportage dans le courant dominant des médias sur les centaines de camions de ravitaillement de Daesh convoyés en Syrie depuis la frontière turque. Pas un seul reportage sur tous les procédés par lesquels la Turquie soutient Daesh, ou sur le fait que les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN permettent à Daesh d’être ravitaillée en permanence en eau, vivres, munitions, nécessaire de toilettes, etc. Rien !

Comment Daesh se débrouille pour avoir encore accès à Internet, passer ses coups de fil, communiquer, produire et diffuser sur Internet des vidéos magnifiquement produites, mystère et boulle de gomme ! Au lieu de ça, on a quoi ? Rita Katz, du département production de Daesh, et son SITE institute (estampillé propagande antiterroriste par la CIA), qui nous raconte qu’elle est tombée tout à fait par hasard sur des vidéos de décapitations de Daesh, et qu’elle est arrivée à les montrer au monde entier avant même que Daesh ait trouvé le temps de faire la promotion de ses propres vidéos. Et à part ce genre d’absurdité, pas le moindre indice dans les médias d’une seule initiative pertinente pour stopper la progression de Daesh.

Au contraire, depuis le lancement du Daesh show les médias n’ont eu de cesse de faire de la pub pour Daesh, d’en vanter les exploits et de montrer au monde combien Daesh s’avère chaque jour plus hallucinante et invulnérable. Depuis le lancement de cette formidable campagne publicitaire, vers la fin de l’été 2014, nous avons vu le script de la Daesh Psyop évoluer depuis la vidéo de la pseudo décapitation de James Foley, supprimée sur YouTube parce que trop graphique et offensive, vers l’émergence d’une organisation paramilitaire désormais pleinement transnationale (théoriquement), plus puissante et mieux organisée qu’aucune nation au monde.

Nous avons aussi pu voir les commentaires de départ se transformer, au fil des mois, en un récit épique raconté très différemment par des types diamétralement opposés de couverture médiatique. D’un côté les médias réellement alternatifs, indépendants et non-industriels, qui ont collectivement mis à nu le mythe de Daesh et montré à quel point ce mythe devenait, un reportage après l’autre, de plus en plus absurde et ridicule. De l’autre le courant dominant des médias industriels qui matraque inlassablement sa pub pour l’indomptable Daesh, pour bien l’enfoncer, quotidiennement et méthodiquement dans la tête des téléspectateurs, afin de les préparer à approuver et soutenir le lancement d’une nouvelle guerre, désormais sur le point de démarrer.

Si vous faites l’inventaire de toutes les Unes de journaux de ces six derniers mois, vous constaterez très probablement que Daesh y a totalisé plus de gros titres que n’importe quel autre sujet. Dans une société aussi orwellienne que la nôtre (et qui souffre d’amnésie dans ce domaine grâce aux médias du « ministère de la vérité », ou courant dominant, qui changent régulièrement les grands titres pour les rajuster sur l’ordre du jour), on constate que les récits sur Daesh ont une étonnante tendance à se répéter, au point de ne même plus être raccord avec le script des médias eux-mêmes, et de s’éloigner de plus en plus de la réalité, de ce qui est avéré ou même de ce qui est simplement rationnel.

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Et pour couronner le tout, la manière complètement délirante dont la machine médiatique de la CIA pédale depuis des mois pour nous fourguer absolument sa pub pour Daesh se retrouve à présent intégralement mise à nu par les dernières exigences de la Maison Blanche, qui revendique maintenant ouvertement le droit à un usage illimité de sa puissance militaire pour pouvoir dorénavant frapper et tuer qui bon lui semble ! Pour mettre toute cette Psyop en perspective, jetons un œil à la succession des réponses de Washington au sujet de Daesh sur les six derniers mois.

Chronologie des réactions de la Maison Blanche à propos de Daesh

Début septembre 2014, en réponse aux pseudo-récits et vidéos de décapitations de Daesh qui, à l’assaut de Mossoul, aurait fait main basse sur des stocks entiers d’armes américaines, Obama déclare : « Nous n’avons pas de stratégie… » Plutôt inhabituel comme déclaration pour un dirigeant US supposé répondre à une menace ! La stratégie à ce stade était simplement de veiller à ce que les États-Unis aient vraiment l’impression d’être « the underdog » (c’est-à-dire « donnés perdants » dans un match pas net). C’est une stratégie particulièrement connue des entraîneurs de boxe, mais on la retrouve très souvent dans le sport. Tout le monde sait que la plupart des gens aiment bien et même préfèrent miser sur celui qui est a priori donné perdant. L’idée de tirer pleinement parti de ce penchant naturel à parier sur celui qui a la plus mauvaise cote était l’un des points clé de la stratégie initiale, pour piquer les américains au vif et les enrôler dans le soutien massif à une « action » contre Daesh.

A l’époque, les médias dominants suivaient exactement la même ligne, soutenant ce qui allait se confirmer comme La stratégie à tenir jusqu’à fin 2014, début 2015. Le plan ? Donner Daesh grand favori en en parlant continuellement et continuer de montrer au monde qu’ils sont de plus en plus redoutables, tout en donnant l’impression que nous ne serons pas à la hauteur pour leur faire face.

Après le lancement de la stratégie du « nous sommes donnés perdants », en septembre 2014, on a eu droit à tout un tas de récits vraiment inhabituels, comme les fanfaronnades de Daesh vantant ses exploits sur les réseaux sociaux, Daesh produisant des vidéos promotionnelles incluant le meurtre de non-supporters, Daesh recrutant massivement à l’autre bout du monde, Daesh allant même jusqu’à imprimer sa propre monnaie… Fin 2014, il n’y avait littéralement rien que Daesh n’ait déjà accompli.

Début 2015, l’image de Daesh était définitivement vendue et dès le mois de janvier Washington annonçait la création d’une nouvelle « Force d’intervention » secrète, prête à combattre Daesh. Aucun détail concernant cette force d’intervention ne pouvait être divulgué. La seule chose dont on pouvait être sûr c’est que ça allait encore nous coûter une fortune, que les autres pays (pro-Daesh) de l’OTAN seraient tenus d’emboîter le pas, et que cette force d’intervention serait basée quelque part au Proche ou au Moyen-Orient, c’est-à-dire pile dans la région du monde où les USA s’ingèrent illégalement depuis des années dans leur quête de domination du monde.

Début février 2015, la réaction d’Obama et de la Maison Blanche était : « Obama met en garde de ne pas exagérer la menace de Daesh ». Ce type de position et de réaction à l’égard de Daesh est ce qu’on appelle un renversement de psychologie. Obama, qui jusqu’ici se donnait lui-même perdant, commence à présent à se positionner comme quelqu’un qui se sent prêt à attaquer Daesh, comme quelqu’un de calme, qui ne souhaite pas passer pour un belliciste. Mais tout ça était clairement couru d’avance.

Et bien sûr, peu après cette mise en scène, où il s’efforce d’avoir l’air calme et détendu, Obama réagit maintenant au feuilleton Daesh en forçant le trait. A chaque fois qu’un pseudo groupe terroriste obtient des États-Unis soutien, munitions, ravitaillement et appui promotionnel, Washington se prétend sur le point d’attaquer. Evidemment, prétendre devoir répondre à une telle mascarade en déchainant d’un coup toute la puissance militaire des USA est pour le moins disproportionné.

A peine quelques jours après sa demande de lancement d’une « guerre illimitée » au Moyen-Orient, qui cadre parfaitement avec les plans du PNAC (Project for the New American Century, ou « Projet pour le nouveau siècle de l’Amérique »), on annonce l’envoi de 4 000 soldats américains au Kuwait pour combattre Daesh. Voilà ce qui arrive quand la machine médiatique de la CIA et ses politiciens attitrés prennent des décisions à l’avantage du complexe militaro-industriel ! Et tout le monde reste planté là, pantois, à regarder cette bande de psychopathes nous bassiner avec Daesh et se déclarer de facto en droit de lancer une « guerre illimitée ».

Les super-pouvoirs de Daesh transcendent la réalité

Comme je le soulignais dans un récent article à propos de la monumentale campagne publicitaire dont les médias industriels gratifient sciemment Daesh, la plupart des gens ne réalisent absolument pas l’amplitude de cette campagne ni à quel point Daesh y est plus que divinisé. Un obscur ramassis de mercenaires (payés 300 dollars par mois, parait-il) et enrôlés dans les bas fonds des quatre coins du Proche-Orient, avec des pouvoirs à la Jésus Christ ou Superman, mais combinés ensemble. A en croire l’industrie médiatique occidentale, les services de renseignements de Daesh sont capables de coiffer sur le poteau tous leurs adversaires mis ensemble. Une armée supra-humaine, face à laquelle tous les services de renseignements militaires du monde travaillant de concert finissent totalement largués ; capable d’échapper aussi bien à tous les systèmes de surveillance internationaux qu’aux fouilles illégales de données de la NSA ; et par-dessus le marché non seulement capables, de se battre sur plusieurs fronts et contre plusieurs pays en même temps, mais qui gagnent en plus !

J’ai déjà écrit là-dessus mais, la marque Daesh s’est imposée face au monde (d’après la machine médiatique de la CIA) dotée de capacités technologiques plus affutées que des lames de rasoir : programmateurs, hackers, super-anguilles de l’informatique, imbattables, intraçables et capables de véritables prouesses sur les réseaux sociaux. Dans le monde entier, leur représentation du monde complètement débile et psychopathe se révèle irrésistiblement attrayante : Américains moyens, Canadiens, Australiens, [Belges, Français ndt], même les femmes tombent sous le charme !! Du jour au lendemain, des gens de tous bords décident soudain, apparemment sans aucune raison, de rejoindre Daesh. A mon avis, tout ce beau monde (si vraiment ils existent) se laisse surtout hypnotiser par le monumental battage médiatique dont bénéficie Daesh dans les médias de masse. Comme quoi, la pub et le matraquage médiatique, ça marche vraiment !

Briser la fascination hypnotique pour Daesh

Récemment, j’ai vu un représentant éminent de la Gauche twitter son scepticisme sur la théâtrale mise en scène de Daesh. Doit-on y deviner l’amorce d’un virage dans les médias dits de gauche ? En attendant (ce qu’attend d’ailleurs l’humanité entière) que dans le monde des médias les uns et les autres commencent enfin à emboiter le pas, à sortir du rang, et à chercher vraiment à faire toute la lumière sur toute cette histoire, on peut être certain que les choses auront le temps d’empirer joliment avant que ça ne s’améliore. Daesh est incontestablement une partie du puzzle pour le nouvel ordre mondial. C’est un outil implacable pour asservir l’humanité en exterminant et en anéantissant les nations souveraines qui refusent de se soumettre et osent nous tenir tête (Syrie, Iran [Irak, Libye, etc. ndt]), afin de mieux nous asservir ensuite. En attendant, la lancinante migraine de Daesh, qu’on l’appelle théâtre ou Psyop, continuera sa besogne, hélas ! Dans cette Psyop de Daesh, les globalistes lui ont refilé tous les atouts possibles pour la placer au pinacle, et tout ce qui nous reste à espérer maintenant c’est que ce soit justement cet excès de zèle qui finisse par causer leur perte.

A nous de faire notre possible pour mettre à nu les visées bellicistes de cette sinistre Psyop dont on voit le principal objectif porter déjà ses premiers fruits. Les gangsters globalistes veulent pouvoir mener une guerre sans limites, et c’est à nous de les en empêcher. Pour cela, il nous faut cesser de nous représenter Daesh et les gangsters du nouvel ordre mondial comme des entités différentes, elles ne sont qu’une seule et même chose. L’Etat Islamique est véritablement une pièce maîtresse dans la stratégie du nouvel ordre mondial. Sans Daesh, toute cette stratégie part en eau de boudin. Essayez de comprendre cette logique et de vous sortir la tête de cette Psyop de Daesh. Pour l’instant, c’est aussi simple que ça : pas de Daesh, pas de nouvel ordre mondial ! Obama le sait pertinemment, la Maison Blanche le sait pertinemment, ce traitre de John McCain n’en doute pas une seconde et presque tout le monde à Washington en est pleinement conscient.

Plus que jamais, il est important de dénoncer les médias de masse et d’espérer que suffisamment d’infos et de réflexions sérieuses sortiront des médias indépendants pour réveiller les Occidentaux et bloquer cette nouvelle pirouette de Washington pour s’autoriser une nouvelle guerre. Dites Non à toujours plus de guerres barbares ; dites Non à la propagande (légale) de nos gouvernements pour promouvoir la guerre ; dites Non au soutien systématique à des groupes terroristes mis en scène par les globalistes pour atteindre leurs objectifs réels. On en est à un stade où les Occidentaux sont complètement assommés de revenir sans arrêt au même scénario : Problème-Réaction-Solution. Il est temps de faire marche arrière et de changer le paradigme qui permet à ce scénario monté en boucle de se répéter à l’infini. Nous savons pertinemment que les « solutions » proposées par nos gouvernements ne solutionnent absolument rien et ne font qu’aggraver le problème. A chaque fois on nous refait le coup, et à chaque fois on se retrouve ré-embarqué dans le même faux plan : Problème-Réaction-Davantage de problèmes.

Nous devons absolument trouver d’autres solutions, sans quoi on n’y survivra pas ; de vraies solutions pour le monde, des solutions efficaces et qui marchent vraiment. Notre futur, celui de l’humanité, tient littéralement à notre capacité d’arrêter ou de remplacer le système de contrôle, celui qui leur permet de brider notre capacité à opter pour de vraies solutions. Et c’est précisément sur les ressources dont nous serons capables de faire preuve dans ce domaine que se jouera notre avenir et celui de l’espèce humaine.

(1) Psyop : opération de guerre psychologique, généralement de désinformation visant à manipuler, désorienter ou leurrer l’ennemi (sachant que sur le « home-front », le front intérieur, l’ennemi c’est toute personne susceptible de se poser des questions ou de dénoncer les crimes de son propre camp ou de ses alliés).


- Source : Bernie Suarez-Traduction Dominique Arias

lundi, 23 février 2015

Obama vindt dat wereld begrip moet hebben voor ISIS

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Obama vindt dat wereld begrip moet hebben voor ISIS

President weigert nog altijd te spreken van ‘islamitische terreurgroepen’

Amerikaans ministerie BuZa: ISIS aanpakken door hen niet te vermoorden, maar een baan te geven

Obama blijft volhouden dat islamitisch terrorisme niet bestaat en dat christenen daarom niet het slachtoffer kunnen zijn. Dus waarom zou hij daar dan aandacht aan besteden?

De Amerikaanse president Barack Hussein Obama heeft opnieuw een verbijsterende uitspraak gedaan door te zeggen dat de wereld meer begrip moet hebben voor de ‘grieven’ van ISIS. Tevens weigert hij nog steeds om ISIS ‘islamitisch’ te noemen. Op een gisteren gehouden conferentie over ‘extremisme’ werden de termen ‘islamitische terreur’ of ‘moslim terreur’ dan ook niet één keer door hem genoemd. Tegelijkertijd had Obama wel openlijk extremistische en antisemitische moslims uitgenodigd.

‘Pogingen om gewelddadig extremisme tegen te gaan zullen alleen succes hebben als burgers hun legitieme grieven op democratische wijze en door sterke burgergemeenschappen kenbaar kunnen maken,’ schreef Obama in een ingezonden artikel in de L.A. Times.

ISIS - moslims die massaal vrouwen en zelfs peuters verkrachten, kinderen executeren omdat ze naar voetbal kijken, en christenen onthoofden? Die overal waar ze komen op de meest gruwelijke wijze dood en verderf zaaien als mensen zich weigeren tot de islam te bekeren en zich aan de racistische Sharia wetten te onderwerpen? Burgers? Democratisch? Legitieme grieven?

Truth-Has-Been-Spoken.jpgMassaslachting van christenen door moslims doodgezwegen

Niet alleen weigert Obama stelselmatig hen islamitische terroristen te noemen –ondanks het feit dat ze zich terecht beroepen op de Koran, de uitspraken van Mohammed en de bevelen van Allah-, hij weigert ook nog altijd om ook maar één keer rechtstreeks te veroordelen dat het vooral christenen zijn die het doelwit zijn van ISIS, en dat enkel vanwege hun geloof.

‘Geef ISIS-strijders een baan’

In de persverklaring van het Witte Huis over de onthoofdingen door ISIS op een strand in Libië zult u dan ook tevergeefs zoeken naar de woorden ‘christenen’, ‘Kopten’, ‘islam’ of ‘moslims’. Een woordvoerder van het ministerie van Buitenlandse Zaken verklaarde in een TV interview zelfs dat ISIS beter zou kunnen worden aangepakt door de jihadisten niet te vermoorden, maar hen een baan te geven.

New York Post: Opstelling president ‘gestoord’

De New York Post vindt het letterlijk ‘gestoord’ dat Obama al die terreurgroepen zoals ISIS, Al-Qaeda, de Taliban en Boko Haram, die openlijk de islam als basis hebben, weigert te associëren met de islam. Zelfs liberale en linkse Amerikaanse media zoals CNN, die de afgelopen jaren vrijwel kritiekloos achter Obama hebben gestaan, protesteren nu (1).

‘Circusvoorstelling’: Obama nodigde extremisten uit

MSNBC, al jaren een fervente propagandist voor het Witte Huis, noemde Obama’s conferentie over extremisme letterlijk een ‘circusvoorstelling’ (4). Dat kwam mede omdat Obama juist enkele bekende moslimextremisten had uitgenodigd, zoals Israëlhater Ali Jakvani, die op zijn Facebook een selfie heeft staan met sjeik Khalid Yasin, een voorstander van de Sharia –zo verheerlijkt hij het afhakken van handen en hoofden- en iemand die preekt dat moslims geen niet-moslims als vrienden mogen hebben.

Andere zeer dubieuze eregasten van de president waren Jihad Turk, president van een Islamitische Hogeschool die pleit voor een totale boycot van Israël; professor Ahmed Younis, die beweert dat Nazi kopstuk Adolf Eichmann een Jood was, dus de Joden in feite zelf de Holocaust pleegden, en Salam Al-Maryati, president van MPAC, die al jaren openlijk achter Hezbollah staat en het streven om de Joodse staat weg te vagen. (5)

Tijdens het recente Nationale Ontbijtgebed riep Obama zich ook al de verontwaardiging van het land over zich af door de wandaden van  ISIS te bagatelliseren door te wijzen op de ‘gruweldaden’ die christenen 800 tot 1000 jaar geleden zouden hebben begaan tijdens de kruistochten.

Focus op ‘extreemrechtse’ Amerikanen

Volgens vaste Infowars auteur Paul Joseph Watson past Obama’s weigering het islamitische terrorisme te benoemen perfect in zijn tactiek om zijn beleid te focussen op het ‘binnenlandse extremisme’. In de laatste ‘terreur beoordelingslijst’ van de FBI worden islamitische terreurgroepen niet één keer genoemd, maar ligt de nadruk enkel op het bestrijden van zogenaamd ‘extreemrechtse’ Amerikaanse burgers en milities die openlijk het gezag van de federale overheid betwisten en ‘de vrijheid van het individu benadrukken’, zoals al in 2012 in een officieel onderzoek van het ministerie van BuZa werd gesuggereerd. (2)

Moslim Broederschap terroristen hebben vrij toegang tot VS

Vorig jaar lekte er zelfs een lijst van het ministerie van Homeland Security naar buiten met daarop de namen van moslims met aangetoonde banden met het terrorisme (zoals de Moslim Broederschap terreurbeweging), die uitdrukkelijk NIET mogen worden tegengehouden en zelfs niet mogen worden gevisiteerd of ondervraagd als ze het land in willen reizen. (3)


Xander

(1) Infowars
(2) Infowars
(3) Infowars
(4) Breitbart
(5) Breitbart

samedi, 21 février 2015

Siria, Iraq e Califfato, eredità della prima guerra mondiale

Siria, Iraq e Califfato, eredità della prima guerra mondiale

Rievocazioni

Michele Rallo

Ex: http://www.rinascita.eu

post_war_iraq.jpgChe cosa sta succedendo in Siria e in Iraq? Semplice: sta succedendo che uno dei principali alleati degli Stati Uniti nella regione – l’Emirato del Qatar – stia finanziando ed armando un esercito di terroristi che vuole cancellare Iraq, Siria, Libano e Giordania, ed al loro posto creare un impero clericale – il Califfato – ispirato ad una interpretazione fondamentalista dell’Islamismo nella sua versione sunnita.
Scopo di questo articolo non è, tuttavia, quello di investigare sul presente, magari alla ricerca di imperscrutabili disegni destabilizzatori, bensì quello di analizzare le radici storiche di ciò che sta avvenendo oggi. Ebbene, anche questa orrenda guerra in-civile, nasce dagli errori commessi dai vincitori della Prima guerra mondiale (Italia esclusa) e dalla loro pretesa – assurda, boriosa, arrogante – di tracciare i confini delle nuove nazioni mediorientali senza alcun rispetto per le popolazioni che vi sarebbero state incluse. Esattamente come la medesima pretesa aveva presieduto ai nuovi confini europei, creando Stati artificiali (la Cecoslovacchia, la Jugoslvaia), gonfiandone artificialmente altri (la Polonia, la Romania), mutilando i paesi vinti e ponendo le premesse per quel sanguinoso regolamento di conti che sarebbe stato poi la Seconda guerra mondiale.


Orbene, tutto nasceva, all’indomani della Grande Guerra, dalla spartizione delle spoglie dei vinti; e in particolare – per l’argomento di cui trattiamo oggi – dalla spartizione delle province arabe dell’Impero Ottomano. “Spartizione”, in verità, è un termine inadatto, perché nei fatti si trattava dell’acquisizione di quasi tutto da parte di una sola alleata, l’Inghilterra; della tacitazione con un piatto di lenticchie della seconda alleata, la Francia; e della maramaldesca esclusione della terza, l’Italia. Ma sorvoliamo anche su questo aspetto (che potrà essere oggetto di un ulteriore approfondimento) e concentriamo la nostra attenzione su quanto veniva stabilito, prescindendo da giudizi morali o da valutazioni politiche.
Si tenga ben presente – innanzi tutto – che fino a prima della Grande Guerra, l’Impero Ottomano si estendeva su tre continenti: dai Balcani all’Anatolia, al Medio Oriente, all’Egitto (ancorché assoggettato all’occupazione “provvisoria” dell’Inghilterra sin dal 1882).

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Nel maggio 1919, approfittando di una momentanea (e polemica) assenza dell’Italia dalla Conferenza della pace di Parigi, Inghilterra e Francia si accordavano per spartirsi le colonie tedesche e le regioni arabo-ottomane. Qualche briciola ai giapponesi nel lontano Pacifico e nulla all’Italia, che si voleva così punire per aver osato opporsi all’assegnazione di Fiume al Regno Serbo-Croato-Sloveno. Alla Francia – come già detto – un piatto di lenticchie: la Grande Siria – comprensiva del Libano – che si saldava al Kurdistan (poi cancellato) e ad una “zona d’interessi” nell’Anatolia sud-orientale (poi abbandonata precipitosamente di fronte all’avanzata di Atatürk). Tutto il resto all’Inghilterra, forse per diritto divino.
Naturalmente, non si poteva esplicitare la natura sfacciatamente colonialista di questa manovra, e ciò per due ordini di motivi: il rispetto del diritto di autodeterminazione dei popoli (che era stato la scusa per giustificare l’ingerenza degli USA in una guerra europea) ed i ripetuti impegni – assunti solennemente dall’Inghilterra – di concedere l’indipendenza agli arabi, se questi si fossero sollevati contro i turchi. Veniva perciò ideato un marchingegno che potesse in qualche modo mascherare i reali intenti di questa operazione: si riconosceva che le popolazioni arabe erano in grado di governarsi da sole, ma le si affidava alla neonata Società delle Nazioni, che avrebbe dovuto amministrarle provvisoriamente e poi accompagnarle verso la completa indipendenza. La S.d.N. poi, attraverso un “mandato”, le affidava – sempre “provvisoriamente” – «al consiglio e all’assistenza amministrativa di una Potenza mandataria».


Questo, nelle grandi linee. Per i dettagli, si rimandava tutto ad una successiva “Conferenza interalleata”, la quale avrebbe dovuto occuparsi anche del destino della Turchia, che l’Inghilterra avrebbe voluto praticamente cancellare dalla carta geografica. La Conferenza si teneva nell’aprile dell’anno seguente in Italia, a San Remo; le sue conclusioni saranno pochi mesi dopo recepite dal trattato di Sèvres, che però non andrà mai in vigore.


Frattanto – tra il maggio del ’19 e l’aprile del ’20 – si era verificato un fatto di non poca importanza: nella regione kurda di Mosul era stato scoperto il petrolio, tanto petrolio. E, allora, i “buoni” della situazione (cioè gli inglesi e i cugini americani) non potevano certo consentire che quel tesoro finisse – tramite il mandato sul Kurdistan – in mani francesi. Tutto lo scenario mediorientale stabilito a Parigi, perciò, veniva cancellato, e la carta geografica del Medio Oriente era ridisegnata ex novo. Il Kurdistan spariva: le sue regioni non petrolifere venivano divise fra la Turchia, la Persia (oggi Iran) e la Siria. Le sue regioni petrolifere, invece, erano accorpate al territorio arabo-sunnita di Baghdad ed a quello sciita di Bassora. Insieme, le tre regioni – che non avevano nulla in comune – erano racchiuse in uno Stato artificiale cui veniva dato il nome (persiano) di Iraq. Naturalmente – inutile dirlo – il relativo mandato era assegnato all’Inghilterra.


La Francia – depredata anche delle lenticchie – non faceva una piega. Incassava pure quest’altra scorrettezza (non certamente la prima!) da parte dei fedeli alleati britannici, continuando disciplinatamente a svolgere il ruolo – come più tardi dirà Mussolini – di “cameriera dell’Inghilterra”. Ad onor del vero, riceverà poi una specie di liquidazione per il suo cessato servizio in Kurdistan: il 25% delle azioni di due compagnie petrolifere, la Turkish Petroleum C° e la Anglo-Persian Oil C°; una inezia, a fronte del fiume di denaro che scaturirà dai pozzi petroliferi iraqeni.

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Naturalmente, non era questo l’unico pasticcio ascrivibile alla fantasiosa diplomazia degli “Alleati”. Ricordo un complicatissimo balletto di prìncipi ashemiti, prima designati Re di una determinata nazione, poi dirottati su un altro trono, costretti a deambulare sino alla attribuzione delle definitive corone in Siria, Giordania, Iraq. E ricordo, naturalmente, l’assurda vicenda della Palestina: promessa contemporaneamente agli arabi (accordo McMahon-Hüsseyn del 1916) ed agli ebrei (dichiarazione Balfour del 1917).


Ma, anche qui, tralasciamo tante vicende che pure sarebbe interessante approfondire, e concentriamoci sull’argomento che in questo momento ci preme maggiormente: sulle conseguenze dirette, cioè, che la decisione di cancellare il Kurdistan e di creare l’Iraq aveva – ed avrà poi fino ai nostri giorni – sugli equilibri del Medio Oriente e, in particolare, della regione compresa fra l’Anatolia orientale e quella che una volta si chiamava Mesopotamia.


Incominciamo dal Kurdistan, paese a maggioranza musulmana, ma non arabo ed etnicamente affine più all’Iran e alla Turchia che non al resto dell’Iraq. Orbene, dopo aver brevemente sognato ad occhi aperti di poter raggiungere l’indipendenza e l’unità nazionale, i kurdi vedevano repentinamente la loro patria annullata con un colpo di penna ed i loro territori divisi fra la Turchia (a nord), l’Iraq (a sud), la Persia (ad est) e la Siria (ad ovest). Da quel momento iniziava la disperata resistenza nazionale kurda contro le nazioni occupanti, resistenza che ha talora dato vita ad episodi di vera (e crudele) guerra civile, incidendo pesantemente sulla vita politica e sulla stabilità dei quattro paesi interessati. Ricordo – fra gli altri episodi – la breve stagione della Repubblica Popolare Kurda in territorio iraniano (1945), il bombardamento con gas nervino dei guerriglieri peshmerga di Halabja in territorio iraqeno (1988), e soprattutto la lunga stagione di lotte politiche ma anche di sanguinario terrorismo attuata in Turchia dal PKK di Ochalan.


E veniamo all’Iraq, paese – come abbiamo visto – del tutto artificiale, messo insieme soltanto per favorire l’accaparramento delle sue immense risorse petrolifere da parte di inglesi e americani. Tralasciamo tutta una serie di episodi significativi (come la rivolta filotedesca e filoitaliana del 1941) e veniamo alla sua storia più recente. Nel 1968 un colpo-di-Stato militare portava al potere il Baath, un partito nettamente laico ispirato ai princìpi di un nazionalismo panarabo (ma non panislamico) e di un socialismo nazionale (ma non marxista). Ostile agli Stati Uniti e ad Israele, il Baath governava già la Siria (dal 1963) ed aveva numerosi punti di contatto con il movimento degli Ufficiali Liberi nasseriani, al potere in Egitto dal 1952. La leadership del baathismo iraqeno – procediamo sempre in estrema sintesi – era in breve assunta da Saddam Hussein, prima Vicepresidente e poi – dal 1979 – Presidente della Repubblica.


Il laicismo del Baath, oltre ad essere in linea con le proprie radici politiche, era anche l’unico sistema in grado di tenere unito un paese formato da tre diverse realtà etnico-religiose, con una maggioranza musulmana spaccata in due (60% sciiti e 40% sunniti) e con una consistente (allora) minoranza cristiana. Altra peculiarità del baathismo era un rigido nazionalismo economico, che si estrinsecava nella nazionalizzazione dell’industria petrolifera (1972) e nell’utilizzo dei suoi proventi per una profonda modernizzazione del paese e per accrescere il benessere degli abitanti.


Abbattuto il regime baathista ad opera di una pretestuosa invasione americana (2003), il paese è – naturalmente – andato in frantumi: l’antagonismo politico fra le tre componenti è salito alle stelle; per tacere della quarta componente, la cristiana – un tempo rispettata da tutti – che era fatta oggetto della pesante ostilità di un fondamentalismo islamico in forte crescita. Pochi anni dopo, gli Stati Uniti e i loro alleati nella regione avviavano una guerra di aggressione – condotta attraverso un esercito mercenario armato e finanziato ad hoc – contro il regime baathista siriano del presidente Assad, con la scusa (fondata ma assolutamente risibile in Medio Oriente) che il regime di Damasco fosse una dittatura.
È da questo esercito mercenario – in larga parte formato da gruppi fondamentalisti – che è nato l’esercito del Califfo e la sua sorprendente creatura politica: l’ISIS, ovvero Stato Islamico dell’Iraq e della Siria.

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Obiettivo dell’ISIS e dei suoi sponsor (il Qatar soltanto?) è quello di frantumare l’Iraq, togliendogli la maggior parte dei territori petroliferi e lasciando il resto del paese alla maggioranza sciita ed all’alleanza con il correligionario Iran. Contemporaneamente, il Kurdistan iraqeno dovrebbe poter dichiararsi indipendente, ma privato delle sua zona più ricca di petrolio – Mosul – che dovrebbe rimanere al Califfato (ed alla commercializzazione qatarina) per garantire la sopravvivenza economica della creatura jihadista.


Il progetto presenta numerosi gravi inconvenienti (si pensi all’effetto destabilizzante per la Turchia che avrebbe uno Stato kurdo ai suoi confini), ma è quello che – si dice – abbiano elaborato gli strateghi di Israele: tornare alla situazione del 1919 e cancellare Iraq, Siria e Libano, frantumandoli in una miriade di staterelli coincidenti con le varie realtà etnico-religiose del Medio Oriente. E pazienza se, fra queste realtà, ce ne dovesse essere una che vuol mettere a ferro e fuoco il mondo intero.


Ex: http://rinascita.eu/index.php?action=news&id=23700

jeudi, 19 février 2015

Après la mort du Roi Abdullah, l’alliance américano-wahhabite se poursuit

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Après la mort du Roi Abdullah, l’alliance américano-wahhabite se poursuit

Par Bernhard Tomaschitz

Les relations entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite resteront étroites !

Après la mort du Roi Abdullah d’Arabie saoudite, survenu le 23 janvier dernier à l’âge de 90 ans, les hommes d’Etat du monde entier se sont rendus à Ryad pour rendre hommage au nouveau monarque, Salman bin Abdulaziz. Barack Obama a même interrompu sa visite officielle en Inde pour se rendre aux obsèques du roi saoudien. Le Président américain a prononcé les louanges du défunt Abdullah, le décrivant comme un homme qui « a eu le courage de s’engager pour ses convictions ». Obama en a également profité pour rappeler que les relations étroites entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite sont les garantes « de la stabilité et de la sécurité au Proche-Orient et au-delà ».

De fait, Abdullah n’était nullement un « réformateur » comme il aimait à être décrit en Occident. En effet, sous son règne, les groupes islamistes ont reçu son soutien, grâce à la manne pétrolière, non seulement ceux qui s’activent au Proche Orient mais aussi ceux qui sèment le trouble ailleurs dans le monde. On sait que dans ce royaume du désert, le wahhabisme, une forme particulièrement passéiste de l’islam, est religion d’Etat et que, selon certaines statistiques, les prisons du pays accueillent quelque 30.000 prisonniers politiques. Cette situation ne semble pas particulièrement déranger les Etats-Unis, officiellement propagateurs sourcilleux de l’idéal démocratique et des droits de l’homme sur cette planète. Finalement, ce silence s’explique parce que les Saoudiens sont les principaux alliés de Washington dans la région du Golfe, hautement stratégique.

Un publiciste de gauche américaine, Bill Van Auken, donne une explication : « l’impérialisme américain a toujours dépendu du prosélytisme saoudien car l’idéologie islamiste et wahhabite est un moyen facile pour lutter contre les régimes séculiers, nationalistes-arabes et socialistes de la région ». Plus tard, les Saoudiens, devenus entretemps la puissance dominante dans le « Conseil de Coopération du Golfe », ont été appelés à jouer le rôle de bastion offensif dans la stratégie américaine visant à endiguer l’Iran. Téhéran continue à refuser catégoriquement l’hégémonisme américain. Les Etats-Unis dès lors se comportent autrement avec l’Arabie saoudite. Celle-ci laisse Washington faire tant que les intérêts américains ne contrecarrent pas les siens, surtout dans la région du Golfe. Quant aux Américains, ils savent comment s’y prendre pour atteler les alliés des Saoudiens à leur propre machinerie stratégique.

Pour Andrew Korybko, journaliste et géopolitologue américain d’origine russe, « les Etats-Unis savent apprécier la valeur régionale des objectifs d’Abdullah pour leur propre grand projet stratégique ; c’est pourquoi ils ont jeté tout leur poids derrière les activités déstabilisatrices du monarque wahhabite ». Abdullah a soutenu des groupes islamistes en Syrie qui ont engagé la lutte contre le Président Bachar El-Assad. Il a également soutenu les frappes aériennes des puissances de l’OTAN et des Etats-Unis en Libye. De plus, Abdullah a apporté son indéfectible soutien au militaire égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui a renversé Mursi, le président démocratiquement élu appartenant au mouvement des frères musulmans.

Selon Korybko, Washington souhaiterait mettre en place un monde multipolaire où des « zones de responsabilité régionale » seraient confiées à des alliés fidèles. Pour la région du Golfe, c’est l’Arabie saoudite qui est le partenaire désigné. Korybko poursuite son raisonnement : « Les Etats-Unis veulent utiliser les potentialités des Saoudiens et de leurs vassaux du Conseil de Coopération du Golfe comme sous-traitant militaires dans tout futur conflit contre l’Iran. Dès lors, les Etats-Unis et l’OTAN arment ces pays jusqu’aux dents ».

L’exemple le plus probant de cette alliance entre Washington et Ryad s’observe dans la chute des prix du pétrole : l’Arabie saoudite refuse de diminuer sa production et accepte par conséquent un déficit budgétaire de 39 milliards de dollars pour cette année 2015. On devine tout de suite contre qui cette politique s’articule car, à l’évidence il y a collusion entre les deux pays : contre la Russie et contre l’Iran.

Le nouveau roi Salman ne changera rien à l’alliance américano-saoudienne.  Ce qui laissera intact le double jeu que pratique Ryad. Le journaliste d’investigation américain Wayne Madsen rappelle qu’en 2006, Salman, alors gouverneur de Ryad, avait été accusé par des opposants saoudiens exilés en Grande-Bretagne « d’avoir apporté une aide matérielle aux forces d’Al-Qaeda opérant en Afghanistan avant et après le 11 septembre 2001 ». Depuis son bureau, Salman payait en espèces certains membres d’Al-Qaeda et prenait en charge frais d’hôtel et billets d’avion.

Madsen est convaincu que ces activités de soutien et de financement s’effectuaient au su des services secrets américains : « On ne doutera guère que les activités de Salman en lien avec Al-Qaeda étaient connues de la CIA qui, elle, avait autorisé le soutien saoudien aux combattants arabes du djihad antisoviétique en Afghanistan pour chasser du pouvoir le gouvernement séculier et socialiste afghan, soutenu par l’URSS dans les années 80 ». Madsen a mené également une enquête sur l’implication du nouveau Prince héritier Mohammed ben Najef, un neveu de Salman, dans le trafic international des drogues.

Les grands défis que devra relever le nouveau roi Salman, âgé de 79 ans, seront incarnés 1) par l’organisation terroriste « Etat islamique », sur lequel Ryad n’exerce aucun contrôle et 2) par l’effondrement progressif du Yémen, le voisin du Sud. Autre défi préoccupant : la croissance démographique en Arabie saoudite. Selon une étude publiée par la CIA, près de la moitié des 28 millions d’habitants de l’Arabie saoudite a moins de trente ans et déjà plus d’un demi million de jeunes saoudiens n’ont pas de travail et se pressent aux bureaux de chômage et de recrutement.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, n°6-7/2015 ; http://www.zurzeit.at ).

dimanche, 15 février 2015

Five Reasons Congress Should Reject Obama’s ISIS War

No More Rubber Stamps

Five Reasons Congress Should Reject Obama’s ISIS War

by PETER CERTO

Ex: http://www.counterpunch.org

clear.jpgAt long last, the Obama administration has submitted a draft resolution to Congress that would authorize the ongoing U.S.-led military intervention against the Islamic State, or ISIS.

The effort comes more than six months after the U.S. began bombing targets in Iraq and Syria. Since then, some 3,000 U.S. troops have been ordered to Iraq, and coalition air forces have carried out over 2,000 bombing runs on both sides of the border. Better late than never? Maybe not. The language proposed by the White House would authorize the president to deploy the U.S. military against the Islamic State and “associated persons or forces” for a period of three years, at which point the authorization would have to be renewed. In an attempt to reassure members of Congress wary of signing off on another full-scale war in the Middle East, the authorization would supposedly prohibit the use of American soldiers in “enduring offensive ground combat operations.” It would also repeal the authorization that President George W. Bush used to invade Iraq back in 2002.

The New York Times describes the draft authorization as “a compromise to ease concerns of members in both noninterventionist and interventionist camps: those who believe the use of ground forces should be explicitly forbidden, and those who do not want to hamstring the commander in chief.” As an ardent supporter of “hamstringing the commander in chief” in this particular case, let me count the ways that my concerns have not been eased by this resolution.

1. Its vague wording will almost certainly be abused. For one thing, the administration has couched its limitations on the use of ground forces in some curiously porous language. How long is an “enduring” engagement, for example? A week? A year? The full three years of the authorization and beyond? And what’s an “offensive” operation if not one that involves invading another country? The resolution’s introduction claims outright that U.S. strikes against ISIS are justified by America’s “inherent right of individual and collective self-defense.” If Obama considers the whole war “inherently defensive,” does the proscription against “offensive” operations even apply? And what counts as “combat”?

In his last State of the Union address, Obama proclaimed that “our combat mission in Afghanistan is over.” But only two months earlier, he’d quietly extended the mission of nearly 10,000 U.S. troops in the country for at least another year. So the word seems meaningless. In short, the limitation on ground troops is no limitation at all. “What they have in mind,” said California Democrat Adam Schiff, “is still fairly broad and subject to such wide interpretation that it could be used in almost any context.” Any context? Yep. Because it’s not just the ISIS heartland we’re talking about.

2. It would authorize war anywhere on the planet. For the past six months, we’ve been dropping bombs on Iraq and Syria. But the draft resolution doesn’t limit the authorization to those two countries. Indeed, the text makes no mention of any geographic limitations at all. That could set the United States up for war in a huge swath of the Middle East. Immediate targets would likely include Jordan or Lebanon, where ISIS forces have hovered on the periphery and occasionally launched cross-border incursions. But it could also rope in countries like Libya or Yemen, where ISIS knockoff groups that don’t necessarily have any connection to the fighters in Iraq and Syria have set up shop. This is no theoretical concern. The Obama administration has used Congress’ post-9/11 war authorization — which specifically targeted only the perpetrators of the 9/11 attacks and their patrons and supporters — to target a broad array of nominally “associated forces” in a stretch of the globe reaching from Somalia to the Philippines.

In fact, the administration has used the very same 2001 resolution to justify its current intervention in Iraq and Syria — the very war this new resolution is supposed to be authorizing. How does the new resolution handle that?

3. It leaves the post-9/11 “endless war” authorization in place. Yep. That means that even if Congress rejects his ISIS resolution, Obama could still claim the authority to bomb Iraq and Syria (not to mention Lebanon, Jordan, Yemen, Libya, and beyond) based on the older law. It also means that if Congress does vote for the war but refuses to reauthorize it three years from now, some future president could fall back on the prior resolution as well.

Obama is explicit about this point. In his accompanying letter to Congress, the president claims that “existing statutes provide me with the authority I need to take these actions” against ISIS. Yes, you read that right: Obama claims he doesn’t even need the authority he’s writing to Congress to request. And he’s saying so in the very letter in which he requests it. So what does that say about this authorization?

obama_isis_war_460.jpg4. It’s a charade. Obama says that the war resolution is necessary to “show the world we are united in our resolve to counter the threat posed by” ISIS. Secretary of State John Kerry added in a statementthat an authorization would send “a clear and powerful signal to the American people, to our allies, and to our enemies.” But as any kid who’s taken middle school civics could tell you, the point of a war resolution is not to “show the world” anything, or “send a signal” to anyone.

The point is to encourage an open debate about how the United States behaves in the world and what acts of violence are committed in our name. Most importantly, it’s supposed to give the people’s representatives (such as they are) a chance to say no. Without that, it’s little more than an imperial farce. Which is a shame. Because an empty shadow play about the scope of the latest war leaves out one crucial perspective…

5. War is not going to stop the spread of ISIS. ISIS has flourished almost entirely because of political breakdown on both sides of the Iraq-Syria border.

That breakdown has been driven by a mess of factors — local sectarian tensions and a brutal civil war in Syria, assuredly, but also the catastrophic U.S. invasion of Iraq, ongoing U.S. support for a sectarian government in Baghdad that has deeply alienated millions of Sunnis, and helter-skelter funding for a variety of Syrian rebel groups by Washington and its allies. Military intervention fixes precisely none of these problems, and indeed it repeats many of the same calamitous errors that helped to create them. A better strategy might focus on humanitarian assistance, strictly conditioned aid, and renewed diplomatic efforts to secure a ceasefire and power-sharing agreement in Syria, equal rights for minority populations in Iraq, and a regional arms embargo among the foreign powers fueling the conflict from all sides. But as Sarah Lazare writes for Foreign Policy In Focus, saying yes to any of those things requires saying no to war. That means not just rejecting the ISIS authorization the administration wants now, but also the 2001 law it’s used to justify the war so far. If you feel similarly, I’d encourage you to write your member of Congress immediately and let them hear it: No more rubber stamps. No more shadow play.

Peter Certo is the editor of Foreign Policy In Focus.

samedi, 14 février 2015

Autoriser Obama à faire usage de la force militaire est un chèque en blanc pour la guerre mondiale

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Autoriser Obama à faire usage de la force militaire est un chèque en blanc pour la guerre mondiale

Ron Paul,  a siégé longtemps à la Chambre des représentants des USA. Il s’est même présenté à deux reprises à l’investiture du Parti Républicain pour les élections présidentielles de 2008 et de 2012. Partisan du libertarianisme, il prône une politique étrangère non interventionniste. Il s’est souvent distingué pour s’être opposé aux interventions militaires des États-Unis.

Le président demande au Congrès de voter une résolution autorisant l’usage de la force militaire contre l’Etat islamique. Le Congrès n’a pas émis de résolution similaire depuis 2002, quand le président Bush avait reçu l’autorisation de faire la guerre en Irak. L’objet de cette résolution est de donner au président l’autorité officielle pour faire ce qu’il fait depuis six ans. Cela peut paraître étrange mais c’est typique de Washington. Le président Obama affirme qu’il n’a pas besoin de cette autorité. Il fait valoir, comme l’ont fait les présidents récents, que l’autorité de faire la guerre au Moyen Orient est accordée par les résolutions votées en 2001 et 2002 et par l’article II de la Constitution. Demander cette autorité à présent est une réponse à la pression publique et politique.

On rapporte que le président va demander que l’autorité limite l’usage de forces terrestres. Toutefois, ceci ne s’appliquerait pas aux milliers de soldats déjà engagées en Syrie et en Irak. Cette nouvelle autorité reconnaîtra que davantage de conseillers seront envoyés. Plus significativement, elle paraîtra donner une sanction morale à des guerres en cours depuis des années.

Il est intéressant de noter qu’elle va réellement élargir la capacité pour le président de mener la guerre alors même que lui-même indique publiquement qu’il souhaiterait la restreindre. La nouvelle autorisation n’impose pas explicitement de limites géographiques à l’usage de forces armées où que ce soit dans le monde et elle élargit la définition de l’Etat islamique à toutes « les forces associées ». Accorder cette autorité ne fera rien pour limiter notre dangereuse participation à ces guerres constantes du Moyen Orient.

Les propagandistes de la guerre sont très actifs et gagnent le soutien de bien des citoyens américains non avertis. Il n’est pas difficile de motiver la résistance à une organisation telle que l’Etat islamique qui se livre à de tels déploiements maléfiques de violence horrible.

Nous nous battons au Moyen Orient depuis vingt-cinq ans. Il n’y a eu ni victoires ni « missions accomplies ». En dépit de beaucoup de morts et de dépenses inutiles, nous n’avons jamais reconsidéré notre politique d’interventionnisme à l’étranger. On pourrait penser qu’après l’humiliante défaite des Républicains en 2008 en réaction à la politique étrangère désastreuse de George W Bush, le peuple américain se montrerait plus prudent quant à apporter son soutien à une expansion de notre présence militaire dans la région.

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Même si notre politique n’entraînait pas davantage de bottes sur le terrain, les conséquences non voulues d’un retour de bâton et de l’obtention par l’ennemi de davantage d’armes américaines continuera. La CIA a dit que 20.000 étrangers sont en route vers l’Irak et la Syrie pour rejoindre l’Etat islamique. Notre gouvernement n’est pas plus crédible pour nous dire la vérité sur les faits qui nous forcent à accroître notre présence militaire dans cette région que ne l’est Brian Williams*. La guerre de propagande constante s’est trop souvent avérée être notre Némésis dans le soutien à la guerre permanente promue par les néo-conservateurs et le complexe militaro-industriel.

A mon avis, donner davantage d’autorité à la poursuite de la guerre au Moyen Orient est une erreur grave. A la place, l’autorité accordée en 2001 et 2002 devrait être abrogée. Une solution simple et correcte serait que nos dirigeants élus suivent les règles de la guerre telles qu’elles sont définies dans la Constitution.

L’ironie, c’est qu’il se trouvera bien quelques Républicains au Congrès pour s’opposer à cette résolution en raison de leur désir de guerre à tout va et de n’être limités en aucune façon par le nombre de combattants que nous devrions envoyer dans cette région. La seule façon de convaincre le Congrès de faire marche arrière dans notre dangereux interventionnisme, que ce soit au Moyen Orient ou en Ukraine, est que le peuple américain exprime haut et fort son opposition.

Il ne fait pas de doute que l’Etat islamique constitue un problème monstrueux – un problème que doivent résoudre les millions d’Arabes et de musulmans dans la région. L’Etat islamique ne peut exister sans le soutien du peuple dans la région. A l’heure actuelle on estime ses effectifs dans les 30.000. Ceci n’est pas la responsabilité des soldats américains ni des contribuables américains.

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Déclarer la guerre à l’Etat islamique c’est comme déclarer la guerre au communisme ou au fascisme. L’ennemi ne peut être identifié ou circonscrit. Il s’agit là d’une idéologie et les armées sont incapables d’arrêter une idée, bonne ou mauvaise, à laquelle le peuple ne résiste pas ou qu’il soutient. En outre, ce sont nos efforts qui ont renforcé l’Etat islamique. Notre engagement au Moyen Orient est utilisé comme un très efficace instrument de recrutement pour augmenter le nombre de djihadistes radicaux prêts à se battre et mourir pour ce qu’ils croient. Et malheureusement nos efforts ont aggravé la situation, les armes que nous envoyons finissant entre les mains de nos ennemis et utilisées contre nos alliés, avec des Américains pris entre deux feux. Les bonnes intentions ne suffisent pas. Une politique sage et le bon sens contribueraient grandement à œuvrer pour la paix et la prospérité au lieu de promouvoir une escalade de la violence et de motiver l’ennemi.

Ron Paul | 11 février 2015

* Présentateur de NBC limogé le 11 février pour sa version fantaisiste des dangers qu’il aurait encourus en Irak en 2003.

Article original: ronpaulinstitute.org

Traduit par Marcel Barang pour Arrêt sur Info

Source: http://arretsurinfo.ch/autoriser-obama-a-faire-usage-de-la-force-militaire-est-un-cheque-en-blanc-pour-la-guerre-mondiale/

Can Syria’s Cultural Heritage be a Fulcrum for Ending its Civil War?

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We Can Help Stop the Destruction

Can Syria’s Cultural Heritage be a Fulcrum for Ending its Civil War?

by FRANKLIN LAMB
Ex: http://www.counterpunch.org

For visitors to Syria these days, certainly this one, it’s almost become a cliche to shake ones head and mumble, “this is not your normal civil war.” Meaning that in spite of the dangerous environment for families and enormous sacrifices being paid daily, the Syrian people go about their lives with amazing resilience.

Yesterday, 2/5/15, was the latest example. Rebel mortars started raining on downtown at 7 a.m. after a rebel commander Zahran Alloush of the “Islam Army” tweeted that his forces would keep firing mortars and rockets “until the capital is cleansed.” An estimated nine people were killed, and dozens wounded in downtown Damascus from roughly 60 rebel mortars. By the end of the day more than seventy, most of them rebel forces, died as the Syrian army and rebel fighters trading salvos of rockets and mortar bombs.

Despite the bombardment, most office workers showed up for work, students arrived for classes at Damascus University, and the public schools were open although many were dismissed early. This observer had appointments at three different Ministries and only one person I was to meet stayed home because it was near the fighting and he chose not to tempt fate.

One government minister smiled knowingly when his visitor commented that between the Dama Rose hotel and his office, although the streets were at that point nearly empty and the sound of mortars was loud, the street cleaners and trash collectors were nonchalantly going about their work. Students of Syrian culture say examples such as this one reflect the deep and unique connections among Syrians for their country–present and past.
It is becoming commonplace, as the world learns more and becomes more distressed about Syria’s Endangered Heritage to speak of this country as the crucible or cradle of human civilization which spans hundreds of thousands of years. This country is home to some of the world’s first cities, as well as globally important sites from the Akkadian, Sumerian, Hittite, Assyrian, Persian, Greco-Roman, Ummayyad, Crusader, and Ottoman civilizations and to some of the oldest, most advanced civilizations in the world.

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The area saw our evolution – for example, at the Middle Acheulian occupation site at Latamne northern Syria between 800 – 500,000 years old, stone tools and possibly even early hearths have been identified as belonging to a civilization hundreds of thousands of years before modern humans evolved 120,000 years ago. 10,000 years ago, the first crops and cattle were domesticated in Syria and the subsequent settlements gave rise to the first city states, such as Ebla and Mari. Writing developed here and the creation of literary epics, art, sculpture, and the expansion of trade soon followed. At the crossroads of the Mediterranean, the destined to become modern Syria was invaded by the rise of the great Southern empires emerging from Ur, Bablyon, Assur, Akkad and Sumer. From the East the Persians invaded and occupied the area and then the Mongols and the Arabs. From the North came the Hittites and from the West, the Greeks, the Romans and the Byzantines to be followed by the Crusading forces of the Kings of Europe. Nomadic tribes, known from the Christian Bible, such as the Canaanites and Arameans, arrived and all conquered the area for varying periods and settled. For 400 years Syria was absorbed into the Ottoman Empire and her people revolted and occupation was passed to French after World War I until Syria finally achieved her independence following World War II.

Nowhere else has the world witnessed this complex and unique meeting of states, empires and faiths as Syria. Who can imagine that the great Umayyad Mosque in Damascus was originally a temple to Jupiter? Later converted to a Christian basilica to John the Baptist, and in turn became what some consider the fourth-holiest place in Islam.

Salahdin, the enemy of King Richard the Lionheart, is buried there. And as history continues to leave its ever-changing imprint, in the last thirty years UNESCO has declared six sites in Syria– Syria has 6 such sites including the ancient City of Damascus and a further 12 on the list for Tentative consideration on its World Heritage List. It is from this this rich and diverse history, that Syria’s people have a reputation for tolerance and kindness. Yet now this history, and the peace built upon it, is threatened as never before, and the cultural heritage of all of us, these cross-roads of civilization are quite literally caught in the cross-hairs of war.

Religion has also indelibly marked Syria. This observer has walked through some of the area where Abraham, who influenced three monotheistic religions, pastured sheep at Aleppo and gave the city its Arabic name – Halab. Other visits to religious landmarks have included the old city of Damascus and Straight Street, where tradition holds that the conversion of Saul to Paul the Apostle occurred. Shortly before the events of March 2011, mass was still being held in the house he reputedly inhabited almost 2,000 years ago. The head of the John the Baptist, cousin of Jesus, is said to be enshrined in the Great Mosque in Damascus. The village Maloula is amongst the last places in the world where Aramaic, the language spoken at the time of Jesus, can still be heard – part of a living, breathing, spoken history. Khalid ibn al-Walid, companion to the Prophet Muhammad, founder of Islam, is buried in Homs in his namesake mosque. Muhammad’s successors left a legacy of beautiful mosques: several are now part of World Heritage sites.

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When many of us ponder destruction of cultural heritage, we tend to think first of great monuments burning or blasted into rubble. Yet these monuments are about people, and it is with people that all discussions of heritage must begin and finish. Heritage is built by them. It is used and reused by them. Cultural Heritage is also about more than built structures, it is about the intangible beliefs and practices associated with them, and the values assigned to them, including those which may have no material manifestation at all. An analysis of the destruction of Syria’s cultural heritage necessarily encompasses many expressions.

This observer has experienced firsthand locations in Syria where heritage is sometimes at the forefront of the conflict, most notably in the Citadel and Al-Madina Souk in the heart of the Ancient City of Aleppo, a World Heritage site. Conflict in this area has been particularly heavy and damage extensive. The Citadel has taken on a symbolic status to those involved. To militarily control the Citadel is to own the heart of Aleppo, one of the oldest cities in the world.

Yet, ironic as it may seem at first brush, it is during conflict we often see the true, enduring power of heritage to heal and build peace. We have seen in Syria cases where after looters tried to break into the Museums or were caught doing illegal excavations, or trying to sell looted artifacts, that local citizens objected and in some cases risked their lives while confronting criminals and sometimes even blocking access to archeological sites. Such patriotic acts are not just about the protection of the past, but also about the present. We have seen in Syria that after a series of bombings at religious sites, Christians have protected Muslims so that their sisters and brothers can worship in peace, and Muslims in Syria do the same for Churches. These acts of solidarity in Syria, for Syria, are not only bringing the two communities closer together, but they resonates around the world, showing people that peace is possible, and that people of all faiths can work together and are even willing to risk their lives for one another for their shared past- for our shared past, and for each other’s beliefs.

But there is another view. Islamic jihadists have several times explained in great detail to this observer that they want to ruin the artifacts of non-Muslim civilizations, because doing so testifies to the truth of Islam. They always explain that the Qur’an suggests that ruins are a sign of Allah’s punishment of those who rejected his truth. Many were the Ways of Life that have passed away before you: travel through the earth, and see what the end was for those who rejected Truth. (Qur’an 3:137) This is one of the foundations of the Islamic idea that pre-Islamic civilizations, and non-Islamic civilizations, are all jahiliyya — the society of unbelievers, which is worthless. Scores of examples, including ISIS (Da’ish) destroying Assyrian statues and artifacts believed to be 3000 years old which they illegally excavated from the Tell Ajaja site. Museums at Apamea, Aleppo, and Raqqa experienced thefts, and the archaeological sites of Deir ez-Zor, Mari, Dura Europos, Halbia, Buseira, Tell Sheikh Hamad and Tell es-Sin have all been damaged by looters and as of February 2015, five out of six UNESCO world heritage sites in Syria have been damaged by war. Damage to sites like the ancient city of Aleppo and the ruins of Palmyra, Crac des Chevalier and so many others. Nowhere worse than the destruction of the minaret of al-Umayyad mosque in Aleppo in May of 2013.

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Daunting as the restoration and repairing these sites may appear, it is a crucial process to foster reconciliation while protecting the heritage that unites all Syrians. People need to rebuild trust and for that to happen, they must have shared memories together. It was a Syrian PhD student, who teamed up with a Dutch archaeology professor, who began documenting the damage to Syrian heritage sites shortly after March of 2011. Soon the work expanded to become a peace-building initiative across Syrian civil society. One of the most remarkable social society NGO’s, now doing many amazing projects is the Spain based Heritage for Peace. (www.heritageforpeace.org ) HFP, like several other private politically neutral groups are working on restoring and repairing these sites as a way to foster reconciliation and it has been achieving much, if on a small scale so far.

The local restoration and repair of damaged sites where security conditions allow will foster reconciliation. As archeological sites are rebuilt so will trust be rebuilt. This observer has experienced this inspiring phenomenon among officials, student volunteers, Syrian army personnel and even rebels. Participants in Syria’s civil war and regular citizens trying to survive the carnage need a basis to rebuild trust and shared memories matter. Hugely. They unite Syrians, pro or anti regime, Syrian locals who refused to leave their home or the three million ex-pats who have fled and want to come home.

The NGO, Heritage for Peace (HFP), is one among others that has studied the destruction in Syria and that believes that heritage can serve as a key focus of dialogue among communities and ethnic and religious groups who have been pitted against one another over the past four years. As part of this process, heritage can become scaffolding for constructing peace in Syria by concentrating on protecting cultural heritage and mitigating damage by galvanizing the public, both local and international, to support heritage protection. Studies show that when citizens caught up in civil war, a movement focused on protecting common cultural heritage fosters compatibility between communities and hastens the postwar phase. Protesting our shared cultural heritage in Syria is showing signs for becoming a peace-building initiative across civil society.

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And there is an important role for the global community. What needs to be done now to protect our cultural heritage in Syria which can also help end the conflict are the following measures which all of us can and must participate in. All people of good can work to promote the safeguarding and protection of our cultural heritage in Syria irrespective of religious or ethnic identity. To this end they hopefully will work for goals include the following:

*Document and preserve knowledge of the damages to cultural heritage in Syria during the present conflict while developing long-term policies to protect Syria’s heritage in conflict;

*Raise global awareness of the importance for Syria’s heritage of ending the fighting and stopping its destruction;

*Encourage the co-operation of national and international NGOs who are already working to protect Syria’s heritage and liaise with Syrian heritage workers operating during a current conflict; and the international heritage community;

*Raise global awareness of and campaign against the illicit trade in looted Syrian artifacts globally focusing on the neighboring countries Lebanon, Turkey, Iraq and Jordan and expose those dealers, auction houses and museums who profit from theft of our global heritage in Syria;

*Promote understanding across diverse communities in Syria of the communal value of heritage and encourage foreign archeologists who have previously worked in Syria to provide information and assistance during and after the conflict;

*Promote the return of tourism to Syria and assist in preparations for reconstruction and preservation in the post-conflict phase and the return of international archeologists.

We can help stop the continuing destruction of our global heritage in Syria by this solidarity work. And it can function as a sort of fulcrum to bring an end to Syrian conflict by demonstrating that the people of Syria, custodians of the past of all of us, value this heritage over politics or bizarre religious applications which command that our heritage be destroyed.

Franklin Lamb’s most recent book, Syria’s Endangered Heritage, An international Responsibility to Protect and Preserve is in production by Orontes River Publishing, Hama, Syrian Arab Republic. Inquires c/o orontesriverpublishing@gmail.com. The author is reachable c/o fplamb@gmail.com

vendredi, 13 février 2015

Ruim 12.000 Turkse extremisten aangesloten bij IS in Syrië

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Ruim 12.000 Turkse extremisten aangesloten bij IS in Syrië

FNA – TEHERAN – 11 januari 2015 – Volgens een Turkse onderzoeker hebben tot nu toe duizenden Turkse extremisten zich aangesloten bij de Islamitische Staat van Irak en de Levant (ISIS, kortweg IS).

 “Minstens 12.000 Turkse staatsburgers hebben zich bij de takfiri-terroristen gevoegd in de strijd tegen de Syrische regering”, aldus Umit Ozdaq (foto), directeur van het Turkse onderzoekscentrum 21 Century.

Sommigen zijn alleen naar Syrië gereisd; anderen hebben zich samen met familieleden aangesloten bij IS.

Ozdaq zei eveneens dat 400 extremisten uit het noorden van Kazakhstan aan de kant van IS in Syrië strijden.

In november 2014 meldden verschillende bronnen dat grote groepen takfiri-terroristen uit verschillende landen met Turkish Air naar Syrië en Irak vlogen.

“Op 2 juli waren er 91 takfiri-strijders aan boord van de Turkish Air-vlucht 254 van Dushanbe naar Istanbul”, aldus een bron die uit angst voor zijn leven anoniem wilde blijven.

In oktober 2014 meldde een Koerdische bron dat er meerdere ontmoetingen waren geweest tussen functionarissen van de Turkse inlichtingendienst (MIT) en IS-leiders in een Syrische grensstad om gezamenlijke oorlogsplannen tegen de Koerdische bevolking te bespreken.

“We hebben sterk en onweerlegbaar bewijs dat de MIT meerdere ontmoetingen heeft georganiseerd met IS-leiders in een stad in het noorden van Syrië en dat zij daar een overeenkomst hebben getekend om samen tegen de Koerden te strijden”, zo zei een lid van de Koerdische Arbeiderspartij (PKK), die zichzelf Howal Veria noemde.

Hij voegde hieraan toe dat “een deel van de overeenkomst gaat over de etnische zuivering van Syrisch Koerdistan en het verdrijven en uitmoorden van de Koerden”.

Veria zei dat Turkije moet stoppen met hun beleid tegen de Koerden en dat als de regering van minister-president Recep Tayyip Erdogan dit niet doet meer dan 45 miljoen Koerden, Alevieten en iedereen die tegen Ankara’s IS-beleid is de straat op zal gaan om hun macht te tonen.

In september 2014 zei een PKK-leider dat de Turkse regering onder één hoedje speelt met IS-rebellen in Syrië en Irak.

“Ankara werkt samen met de IS-terroristen en roept Koerdische strijders op naar Syrië te gaan om de Koerdische stad Kobani nabij de Turkse grens te verdedigen,” aldus Dursun Kalkan.

In september 2012, berichtte de website DEBKAfile dat Turkse legerofficieren directe bevelen gaven aan buitenlandse terroristen in het noorden van Syrië, onder andere in Idlib en Aleppo.

Volgens de website ontvingen strijders in Idlib en Aleppo bevelen vanuit hoofdkwartieren in de stad Gaziantep, in het zuidoosten van Turkije.

Bron: Fars.

jeudi, 12 février 2015

Pakistaanse IS-leider: “Amerika betaalt de recrutering van terroristen voor Syrië”

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Pakistaanse IS-leider: “Amerika betaalt de recrutering van terroristen voor Syrië”

FARS – 30 januari 2015 – Een vooraanstaande Pakistaanse krant meldde dat een man die beweert een Pakistaanse commandant van de terroristische groep Islamitische Staat (IS) te zijn, aan wetgevers  in Pakistan heeft bekend fondsen te ontvangen via de Verenigde Staten (VS).

“Tijdens het onderzoek maakte Yousaf al-Salafi bekend dat hij gefinancierd werd via de VS  om de organisatie in Pakistan aan te sturen en jongeren te werven om te vechten in Syrië,” aldus  de bron op voorwaarde van anonimiteit dicht bij het onderzoek aan het in het Urdu verschijnende medium Daily Express.

De krant beweerde ook dat al-Salafi vorig jaar in december werd gearresteerd.

Al-Salafi bekende naar verluidt ook het ronselen van terroristen om ze naar Syrië te sturen en ontving daarvoor ongeveer 600 Amerikaanse dollar per persoon. Hij gaf ook toe dat hij had gewerkt met een Pakistaanse medeplichtige.

“De VS veroordeelden de activiteiten van IS, maar slaagden er helaas niet in om de financiering van deze organisatie via de VS te stoppen. De VS gaf de indruk dat het de terreurgroep financiert uit eigen belang en organiseerde daarom het offensief tegen de organisatie in Irak, en niet in Syrië,” zei een bron.

Het is echter niet duidelijk waar in de Verenigde Staten het geld precies vandaan kwam.

“Ja, het is correct dat dit probleem verschillende keren aan bod kwam in de lokale media en zelfs in de diplomatieke contacten tussen de VS en Pakistan. Journalisten suggereerden dat honderden rekruten werden overgebracht naar Pakistan,” vertelde een veiligheidsbron in Pakistan aan het persbureau Sputnik.

De bronnen die spraken met Express Tribune openbaarden ook de onhandige aanpak door de Amerikaanse minister van Buitenlandse Zaken John Kerry op zijn recente reis naar Islamabad in Pakistan.

“De zaak werd ook doorgenomen met de leider van CENTCOM (US Central Command), generaal Lloyd Austin, tijdens zijn bezoek aan Islamabad eerder deze maand,” zei een bron.

Een andere bron vertelde het Britse persagentschap Reuters vorige week dat al-Salafi een Pakistaans-Syrische man is die vijf maanden geleden naar Pakistan kwam via Turkije en dat hij de terreurgroepering IS in Pakistan oprichtte.

Bron: Fars.